Le top 10 de juillet 2018

Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot de Gus Van Sant avec Joaquin Phoenix et Jonah Hill.

Mois de l’année qui rime avec vacances, juillet sera forcément marqué par les suites hollywoodiennes de films à succès. Mais même s’il s’agit d’une période axée fortement sur le cinéma populaire, la diversité sera au rendez-vous. Voici les dix titres à surveiller au fil des quatre prochaines semaines.

Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot (Pas de panique, il n’ira pas loin à pied)  : Joaquin Phoenix (aux côtés de Jack Black, Jonah Hill et Rooney Mara) interprète un alcoolique qui, après un grave accident, est confiné à un fauteuil roulant. Il entame finalement une cure qui le mènera à se passionner avec talent pour le dessin satirique. Histoire véridique, distribution haut de gamme, personnages colorés, le nouveau Gus Van Sant a tout pour séduire.

Le Retour du héros : Un peu comme George Clooney, Jean Dujardin, on l’aime! Dans les comédies, il est toujours à son aise, charmeur et bouffon à la fois. Ici, il endosse l’uniforme d’un don Juan fumiste sévissant à l’époque napoléonienne. Mélanie Laurent lui donne la réplique avec bonheur, prenant plaisir à tenter de remettre à sa place le personnage de fieffé menteur joué par l’acteur. Une comédie estivale amusante et sans prétention.

Ant-Man and the Wasp (Ant-Man et la Guêpe) : Cette suite donne l’occasion au micro-super-héros de s’adjoindre les services d’une compagne pour combattre le crime, découvrant du même coup qu’il peut aussi devenir Giant-Man. Effets spéciaux « nano et macro » au menu. Paul Rudd et Evangeline Lilly endossent les costumes en latex d’insectes héroïques.

Ciao Ciao : Ce drame chinois aux images bucoliques somptueuses met en scène une jeune femme qui retourne dans sa campagne natale pour rendre visite à ses parents. Sur place, elle deviendra l’objet de tous les désirs du fils du contrebandier local. Un film aussi éthéré qu’exotique .

1991 de Ricardo Trogi

1991 : Seule sortie québécoise du mois, ce toisième volet portant sur les souvenirs de jeunesse du réalisateur Ricardo Trogi nous emmène en Italie là où, à travers de fort beaux paysages, la malchance du jeune héros vient bouleverser un voyage destiné au départ à la romance d’une vie.

– En position six, sept et huit, allons-y à égalité pour un « trio combo » de films pour enfants, Teen Titans Go! The Movie, Hotel Transylvania 3: Summer Vacation et Raf, ma girafe. Les sorties familiales sont un point fort du cinéma estival. Ainsi, ces trois longs métrages devraient ainsi convenir aux parents cherchant des activités pour leurs jeunes lorsque la pluie se met de la partie. On aurait pu y ajouter en dessert Skyscraper avec Dwayne « The Rock » Johnson tellement son bassin de fans est en bas âge.

Salyut 7 : Non, malgré son titre, il ne s’agit pas de la suite de Salyut 6, mais bien d’un film historique russe, qui s’attarde au sauvetage d’une station spatiale orbitale par deux cosmonautes soviétiques. Cette curiosité filmique a très bonne réputation et devrait séduire tous les amateurs de la conquête spatiale.

Mission: Impossible – Fallout (Mission«: impossible – Répercussions) : Des suites en juillet, il y en aura. On pense à The Equalizer 2, Mamma Mia! 2 et surtout à Mission: impossible, sixième volet toujours avec Tom Cruise aux commandes dans le rôle de l’agent secret Ethan Hunt. Rendons à César ce qui appartient à César, tous les films de la série sont enlevants et divertissants. Du cinéma pop-corn à son meilleur.

Le soutien au support ?

Récemment, Robin Aubert a écrit un texte accessible à tous sur sa page Facebook qui revenait sur la belle victoire des Affamés au plus récent Gala Québec Cinéma (huit prix Iris gagnés au total dont celui du meilleur film) et aussi, en parallèle, sur l’absence de copie DVD/Blu-ray de son film au pays. Le distributeur, Les Films Séville (et Les Films Christal), n’avait pas jugé bon de sortir sur ces supports le long métrage, jugeant que les résultats moyens des Affamés en salle (20 000 spectateurs au total) ne justifiaient pas l’investissement. Depuis la sortie du réalisateur, un revirement de situation est survenu. Grâce à l’aide de Renaud-Bray et d’Archambault, la production sortira finalement en version physique dans notre province le 31 juillet prochain. Mais l’histoire ne s’arrête pas là ou du moins, elle a de quoi faire réfléchir.

Robin Aubert et Marc-André Grondin lors du tournage des Affamés.

Tout d’abord, soulignons qu’après son passage en salle dans les grands centres au Québec, Les Affamés a vu ses droits de distribution à l’international rachetés par Netflix au début de 2018. Le film se retrouve donc sur cette plateforme depuis le mois de mars, et ce, dans plusieurs pays, ce qui lui donne une fort belle visibilité à l’échelle mondiale surtout pour un long métrage de cinéma de genre. Au pays, la diffusion canadienne était déjà conclue et rattachée à certains gros joueurs locaux. On pouvait donc depuis peu le voir sur Itunes ou Illico. C’est en 2019 que Netflix récupèrera les droits pour le territoire canadien et pourra l’offrir à ses abonnés locaux. En marge de ces négociations, on apprenait aussi qu’un distributeur espagnol avait acheté les droits des Affamés pour le territoire hispanique, décidant du même coup de l’offrir en DVD/Blu-ray à la fin du mois d’avril.  Les Espagnols seraient-ils plus amateurs d’histoires de zombies que les Québécois ou encore davantage collectionneurs de films?

Financé principalement par Téléfilm Canada et la SODEC, Les Affamés a profité d’un budget (moyen pour un film québécois) de 3,7 millions. L’absence d’une sortie en DVD/Blu-ray était somme toute étonnante puisqu’un tel financement à la production devrait logiquement inclure une diffusion large et multiple (en vidéo sur demande et en format physique) une fois la vie du film en salle terminée. Mais en 2018, pour rentabiliser une production de DVD/Blu-ray, encore faut-il en vendre un minimum de copies. Depuis quelques années, les ventes sont en chute libre et les clubs vidéo se font rares. Il reste le marché des collectionneurs, quelques clubs vidéo qui font presque office de musées du cinéma et évidemment le réseau des bibliothèques scolaires et municipales. La tendance aux copies virtuelles, à la location en vidéo sur demande et au visionnement en ligne semble irréversible et inévitablement moins coûteuse pour un distributeur québécois.

On ne sait trop ce que l’avenir nous réserve tellement la technologie et les coutumes de consommation du cinéma et de la musique changent rapidement depuis dix ans. Cela dit, le pire serait de croire que tout ce phénomène est sans conséquence. Que l’on finance un long métrage au Québec pour 3, 4 ou 5 millions de dollars et que ce film, après sa sortie en salle, puisse disparaître sans laisser de trace a de quoi nous alarmer. Si Illico ou Super Écran ne s’y intéressent pas, ce n’est pas Netflix qui va sentir le besoin de voler au secours de petites productions québécoises en manque de visibilité et de plateformes. La plus grande des erreurs pour les milliers d’abonnés de Netflix est présentement de croire qu’ils ont accès à tout le cinéma du monde occidental. Le « catalogue Netflix » est au cinéma ce que les étalages de livres chez Costco sont à la littérature mondiale. Il se distribue au Québec près de 400 films annuellement dans nos salles : des œuvres du Québec (environ 60), des États-Unis (environ 250) et le reste provenant du reste de la planète, surtout de l’Europe. Combien de ces films peut-on voir sur Netflix une fois leur vie en salle terminée? Très peu!

Les questions fusent présentement et concernent autant les producteurs que les distributeurs, les diffuseurs et les subventionneurs. Le devoir d’offrir une sorte de pérennité aux longs métrages québécois, une accessibilité pour le public d’ici de voir ce qui se fait en cinéma québécois est primordial. Produire des dizaines de longs étages québécois, oui, bien sûr, mais les distribuer et les diffuser au plus grand nombre, les rendre accessibles, c’est capital. Le dossier est à suivre, et ce, peu importe le support.

Les sculptures apocalyptiques des Affamés.

 

Les dix films de juin 2018

Le drame d’horreur Heridatary

Avec un léger retard, voici les dix films à voir en  juin, et ce, en soulignant les nombreuses sorties de films québécois : Napoléon en apparte (tourné à Québec), La Chute de Sparte, Identités, L’Amour se creuse un trou.

Hereditary (Héréditaire) : Ce film d’horreur, dont la belle réputation ne cesse de grandir, présente des phénomènes paranormaux perturbant le quotidien d’une famille qui vient d’emménager dans la résidence de l’aïeule.

Normandie nue : Le toujours solide François Cluzet interprète un maire de village solidaire de ses agriculteurs dans cette comédie rurale sans prétention signée Philippe Le Guay.

Les Incroyable 2 (Incredibles 2) : On attendait avec impatience cette suite autour d’une famille dont tous les membres sont dotés de super-pouvoirs. Le premier est un classique de Pixar.

Anote’s Ark (L’Arche d’Anote) : Le photographe Matthieu Rytz a réalisé un documentaire étonnant sur un archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux. À voir.

Ocean’s 8 (Debbie Ocean 8) : Un Ocean 11 à la sauce féminine. Une distribution éclatante avec Sandra Bullock, Anne Hathaway, Cate Blanchett et autres. On devrait être diverti par cette comédie centrée sur l’organisation entourant le vol d’un collier de diamants.

La Chute de l’empire américain : Que dire sinon que Denys Arcand est vraiment dû pour un film plus mémorable que Le Règne de la beauté. Grosse distribution pour cette comédie dramatique au cynisme assumé.

Jurassic World : Fallen Kingdom (Le Monde jurassique : le royaume déchu) : Le film bonbon de juin avec des effets spéciaux à la tonne.

Un beau soleil intérieur : Claire Denis est l’une des plus intéressantes réalisatrices de l’Hexagone. Dans ce long métrage, elle dirige Juliette Binoche qui interprète avec émotion une femme dont la vie amoureuse est bancale à souhait. Le chanteur Philippe Katerine y joue un petit rôle fort amusant.

Ôtez-moi d’un doute : François Damiens se révèle très touchant dans cette comédie dramatique où il incarne un homme qui découvre qu’il a un deuxième père. Sa quête l’amènera, sans qu’il s’en doute, à tomber amoureux de la fille de son véritable géniteur.

Sicario : Day of the Soldano (Sicario : le jour du soldat) : Stefano Colima prend la relève de Denis Villeneuve à la réalisation de cette suite qui, avec Josh Brolin et Benicia Del Toro, explore une fois de plus l’univers violent du trafic de drogues entre le Mexique et les États-Unis.

L’arche de Matthieu Rytz

Après un Mois du documentaire à la programmation fort relevée et qui se déroulait tout le mois de mai, voilà que juin s’entame avec la sortie de trois nouveaux documentaires au Clap, soit Metamorphosis, RBG et L’Arche d’Anote. Ce dernier, réalisé par Matthieu Rytz, s’attarde à la catastrophe anticipée qui menace un archipel entier situé en Micronésie et dont la survie ne tient qu’à un fil face à la montée des eaux du Pacifique. Joint au téléphone alors qu’il était à San Francisco, le réalisateur du film donne des détails sur Anote’s Ark, un documentaire aux images somptueuses et au propos alarmant.

Édition Le Clap : Matthieu, vous demeurez à Montréal depuis longtemps?

Matthieu Rytz, réalisateur et photographe

Matthieu Rytz : Je suis natif de Suisse et je suis arrivé à Montréal voilà plus de quinze ans. Depuis, j’ai gravité dans le milieu du storytelling, tout ce qui touche aux façons de raconter des histoires par l’image, en photo ou autres, peu importe. Je me suis aussi beaucoup occupé de l’organisation du World Press Photo à Montréal. J’ai un livre de photos également en préparation. Du même coup, j’ai travaillé durant quatre ans à la réalisation de L’Arche d’Anote.

ÉLC : Comment cette aventure a-t-elle commencé?

MR : J’ai rencontré le président des îles Kiribati, Anote Tong, et une jeune mère qui s’expatrie. Tous deux m’ont fasciné. L’histoire de cet archipel est passionnante du point de vue documentaire. Tourner là-bas n’a pas été chose facile. Heureusement, je me suis bien entouré, car ma spécialité, c’est avant tout la photographie. Mais un film, il faut aussi le préparer, le monter. Cela dit, mes études en anthropologie m’ont aidé à établir des contacts avec les gens sur place, à mieux cerner les enjeux de cette petite population.

ÉLC : Sur le terrain, avez-vous été surpris par l’ampleur de la situation?

MR : Au niveau concret de la montée des eaux, c’est un processus qui s’étale sur du long terme. Ce qui m’a fasciné, c’est plus subtil. Dans 50 ans, ce lieu n’existera plus. Ce qui est incroyable, c’est de constater qu’un peuple est sur le point d’être déraciné. Ils vont perdre leur terre natale. Ça, c’est une thématique très touchante pour moi. Ensuite, bien, tout ça se relie à l’actualité, aux changements climatiques qui frappent à différents endroits sur la planète.

ÉLC : Il y a une scène surréelle dans L’Arche d’Anote où une firme d’ingénierie japonaise nous montre la maquette d’une future ville sous-marine. Est-ce cela que nous réserve l’avenir à moyen terme?

MR : C’est fou et réaliste à la fois. C’est une des plus grosses compagnies d’ingénierie au monde qui travaille là-dessus, mais ce n’est pas pour tout de suite. Cela dit, déjà les îles flottantes sont en construction dans la baie de Tokyo et des nouvelles technologies sont  mises au point pour nous aider à nous adapter face aux changements climatiques et à tout ce que ça entraîne. Cette histoire de survie et d’adaptation dans sa globalité ne fait que commencer.

ÉLC : Et la vie du film une fois terminée, comment s’annonce-t-elle ?

MR : On a eu la chance de présenter le film à Sundance au début de l’année. L’accueil a été incroyable. Il n’y avait que douze documentaires sélectionnés cette année, dont notre long métrage. Donc, ça nous a donné une fort belle visibilité et là on continue de le présenter dans les festivals internationaux. J’arrive de Nouvelle-Zélande d’ailleurs. Le succès, relatif bien sûr pour un documentaire, est au rendez-vous et j’en suis très heureux.

Nicolas Cage contre-attaque!

Nicolas Cage dans le thriller Mandy.

Cette année, au Festival de Cannes, on a abondamment parlé des films en compétition (sélection peu éclatante), du jury présidé par Cate Blanchett, de la remise des prix (qui n’a ému personne), du mouvement #metoo, du retour de Lars von Trier, du combat juridique de Terry Gilliam et des œuvres plus éclatées des sections parallèles comme Girl, Border, Climax et Le Monde est à toi.

On se tarde de voir plusieurs des films sélectionnés qui devraient sortir dans nos salles dans les prochains mois. L’un de ceux qu’il faudra surveiller attentivement est Mandy, un long métrage de genre présenté à la Quinzaine des réalisateurs et qui pourrait marquer le grand retour de Nicolas Cage au cinéma. En effet, depuis l’obtention de son oscar pour son rôle tenu dans le magnifique Leaving Las Vegas, le neveu de Francis Ford Coppola a cumulé les rôles lourdauds dans des films d’action souvent ridicules, certains dans quelques blockbusters monétairement avantageux et une majorité dans une pléthore d’œuvres de série B que l’on préfère oublier. Bref, la carrière de l’acteur n’a cessé de péricliter depuis vingt ans, Cage s’étant pourtant attiré une horde de fans irréductibles après avoir joué avec brio dans Rumble Fish, Raising Arizona, Birdy, Moonstruck et Wild at Heart dans les années 80 et 90.

Somme toute, hormis Adaptation de Spike Jonze et le remake de Bad Lieutenant par Herzog, les succès d’estime ont été absents de la filmographie du beau Nicolas depuis un bail. Pourtant, le comédien garde un rythme de tournage constant qui, bon an, mal an, se résume à quatre ou cinq productions où il figure au générique mais qui, hélas, peinent à sortir en salle, car  souvent reléguées au marché du DVD et du Web. Mandy pourrait comme Pulp Fiction l’a fait avec John Travolta remettre en selle l’acteur pour de nouveaux projets plus intéressants. À Cannes, les amateurs de sensations fortes ont souligné la réussite et la puissance évocatrice de Mandy, nouveau long métrage de Panos Cosmatos, Italien d’origine, Canadien d’adoption, auteur du déjà peu orthodoxe Beyond the Black Rainbow, sorti en 2010. Le film serait rempli d’humour malfaisant et de scènes terrorisantes. Pour l’anecdote, Johann Johansson, récemment décédé, est l’auteur des musiques de ce drame flirtant avec le gore.

L’action de Mandy se situe en 1983 alors que vit paisiblement dans les montagnes américaines un couple formé de Red (Nicolas Cage) et Mandy (Andrea Riseborough). Cette dernière est cependant kidnappée et brûlée vive par un chanteur folk devenu gourou d’une inquiétante secte, le tout sous les yeux de Red qui, à partir de ce moment, n’aura comme seule idée de venger celle qu’il aime, et ce, avec toute arme qui lui tombe sous la main.

Bon, d’accord, avec un tel synopsis, âmes sensibles s’abstenir. Cela dit, Cage devait joué le gourou de service, mais il s’est finalement ravisé pour interpréter l’éploré et cruel justicier. Mandy, qui fut présenté en primeur en début d’année au Festival de Sundance, n’a reçu que des éloges des critiques américains et européens. La date de sortie n’est pas encore fixée même si les rumeurs parlent d’un lancement estival en territoire nord-américain. Au final, on est bien curieux de voir ce thriller vengeur et surtout de vérifier si Nicolas Cage a encore l’étoffe des beaux jours, celle d’un acteur charismatique et audacieux comme il l’a déjà si bien prouvé.

 

2018, une année très « genrée »

A Star is Born avec Bradley Cooper et Lady Gaga.

De juillet à décembre 2018, que nous réservera le calendrier des films qui sortiront en salle? En y allant par genres cinématographiques, voici un petit aperçu ludique de ce qui nous attend, une pléthore de longs métrages alléchants!

La comédie musicale : Il y a en aura quelques-unes dont Mary Poppins, mais celle qui se démarque, c’est assurément A Star Is Born avec Lady Gaga et Bradley Cooper. Il s’agit de la quatrième version de cette histoire qui lors de celle sortie en 1976 mettait en scène Barbra Streisand et Kris Kristofferson. Sortie prévue en octobre.

Le documentaire : Même si on attend avec impatience au début de l’automne un film sur la carrière de l’enfant terrible du cinéma québécois André Forcier, allons-y avec celui sur Whitney Houston qui semble très prometteur. Ce long métrage simplement intitulé Whitney retracera le parcours musical de la chanteuse, mais aussi sa lutte contre ses démons intérieurs et ses dépendances. Sortie prévue en juillet.

Le film d’horreur : Si Slender Man pique notre curiosité à cause du mythe, le remake de Suspiria de Dario Argento signé par Luca Guadagnino avec Tilda Swinton et Dakota Johnson est à mettre en tête de liste. Sortie prévue à l’automne.

Le remake : Les nouvelles versions de films à succès seront nombreuses au fil des prochains mois dont Suspiria et A Star Is Born citées plus haut. Celle de Papillon, un classique de l’évasion qui mettait en vedette Steve McQueen et Dustin Hoffman est prometteuse. Charlie Hunnam, bien connu des fans de la série Sons of Anarchy, y tiendra le rôle-titre. Sortie prévue en août.

Le film nostalgique : Allons-y ici avec un autre film québécois, soit la deuxième réalisation du collectif RKSS qui nous avait donné Turbo Kid. Avec Summer of 84, le trio de réalisateurs nous revient en nous faisant revivre les années 80 sur fond de tueries à la Vendredi 13. Sortie prévue en août.

1991 de Ricardo Trogi

La suite : Sans être chauvin, le troisième et dernier volet de la trilogie de Ricardo Trogi, 1991, est un choix facile dans cette catégorie. Sans rien enlever aux autres acteurs, on a vraiment hâte d’assister au pétage de coche habituel de Sandrine Bisson qui interprète merveilleusement bien la mère de Ricardo. Sortie prévue en juillet.

L’adaptation littéraire : Tout comme les remakes, les adaptations seront légion. Si on ne sait toujours pas quand sortiront en salle L’Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam et Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault, notre choix s’arrête sur The Darkest Minds, premier titre tiré de la série de livres dystopiques d’Alexandra Brocken qui pourrait séduire les amateurs de Hunger Games. Sortie prévue en août.

Rami Malek en Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody

– Le drame biographique : Définitivement Bohemian Rhapsodie qui retrace la vie du chanteur Freddie Mercury du groupe Queen. Une vie d’excès, un parcours tragique et magique à la fois. Sortie prévue en novembre.

La comédie : Réalisé par Gilles Lellouche, Le Grand Bain racontera les péripéties d’une équipe de nage synchronisée formée uniquement d’hommes, une dream team composée de Benoît Poelvoorde, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade et Mathieu Amalric. Qui dit mieux? Sortie prévue à l’automne.

L’inévitable film de super-héros : On déroge un peu ici en nommant Venom, un film de super-vilain associé à l’univers de Spider-Man. Tom Hardy enfilera le costume de circonstance. Sortie prévue en octobre.

Le film d’anticipation : Dans la brume réalisé par Daniel Roby à Paris avec Romain Duris dans le rôle d’un père de famille prêt à tout pour sauver sa fille d’une brume maléfique qui envahit la Ville lumière est un candidat de choix. Sortie prévue à l’automne.

Le drame historique : Le réalisateur de La La Land, Damien Chazelle, nous offrira First Man sur l’alunissage d’Apollo 11. Ryan Gosling y jouera l’astronaute Neil Armstrong, premier homme à avoir fouler le sol lunaire. Sortie prévue en octobre.

Le polar : The Girl in the Spider’s Web, c’est le deuxième volet (mais passant directement au  tome 4) des adaptations américaines des romans du défunt Stieg Larsson devenant le candidat tout désigné du côté du film noir d’enquête de l’automne. Claire Foy (The Crown) prend la relève de Rooney Mara en tant que Lisbeth Salandar et Fede Alvarez (un spécialiste de l’horreur) succède à David Fincher derrière la caméra. Sortie prévue en octobre.

La Disparition des lucioles avec Karelle Tremblay et Pierre-Luc Brillant.

Le film québécois : Avec deux longs métrages au compteur, Sébastien Pilote a une feuille de route parfaite. Le Vendeur et Le Démantèlement sont deux des plus beaux films québécois des dernières années. La Disparition des lucioles, un coming of age avec Karelle Tremblay dans le premier rôle, suscite donc de grandes attentes. Sortie prévue à l’automne.

Le drame fantastique : The House with a Clock in Its Walls. Cate Blanchett et Jack Black aident un jeune orphelin à retrouver une horloge maléfique. Thriller familial aussi coloré qu’inquiétant. Sortie prévue en septembre.

Le film d’animation : Alexandre Astier et Louis Clichy refont équipe après Le Domaine des dieux pour Astérix : le secret de la potion magique. Dans ce film, Panoramix cherche un jeune druide à qui donner la recette de sa mythique potion. Sortie prévue en décembre.

Le drame politique : Shock and Awe relate l’enquête journalistique entourant l’invasion de l’Irak par les Américains en 2003 alors que le gouvernement de George W. Bush tablait sur le complot des armes de destruction massive. Rob Reiner réalise pendant qu’on retrouve Jessica Biel, Woody Harrelson et James Marsden devant la caméra. Sortie prévue en juillet.

– Le film le plus étrange : The Favourite de Yorgos Lanthimos est définitivement l’ovni à surveiller connaissant les antécédents narratologiques du cinéaste. Rachel Weisz et Emma Stone se partagent la vedette dans ce drame à saveur victorienne. Sortie prévue à l’automne.

The Death and Life of John F. Donovan de Xavier Dolan.

Le film dont on ne sait plus quoi penser : The Death and Life of John F. Donovan. Exit Jessica Chastain. Exit Cannes. Que reste-t-il de nos espoirs envers ce film en éternelle postproduction et qui donne des boutons à Xavier Dolan sinon la crainte d’une œuvre qui pourrait se retrouver dans la même catégorie que les plus récents et décevants films de Terrence Malick. Évidemment et malgré tout, on ne désire qu’être agréablement surpris. Sortie prévue, euh, mystère.

La catastrophe anticipée : Aquaman avec Jason Momoa. Sérieusement, on aurait dû dès le départ en faire une parodie. Sortie prévue en décembre.

Jason Momoa en bellâtre aquatique !

 

 

Mai 2018 en dix films

Le Redoutable, film réalisé par Michel Hazanavicius

Mai fait son apparition, le beau temps également. Au fil des prochaines semaines, plusieurs productions fort intéressantes atterriront sur les écrans dont de nombreux films présentés dans le cadre du Mois du documentaire au Clap. On espère aussi avoir la chance de voir Leaning into the Wind, film portant sur l’artiste de land art Andy Goldsworthy, How to Talk to Girls at Parties avec Nicole Kidman et Revenge, un troublant film de genre français (dont les sorties sont prévues à Montréal). Ce qui est sûr, c’est que les dix titres suivants sortiront en salle à Québec.

Le Redoutable : Avec un bel humour, le film porte sur la relation amoureuse du réalisateur Jean-Luc Godard (joué par l’épatant Louis Garrel) avec l’actrice et romancière en devenir, Anne Wiazemsky, lors des événements de Mai 68. Un coup de cœur pour les nostalgiques de la Nouvelle Vague française.

Qu’importe la gravité : Un documentaire québécois fascinant. Christian, malvoyant de 63 ans, et Bruce, bipolaire de 71 ans, sont liés par une étrange amitié. L’un veut voler, l’autre tente de le suivre dans son rêve, mais supporte difficilement ses angoisses personnelles au quotidien. Cette réalisation de Matthieu Brouillard, aux images fortes et poétiques, est tout simplement inoubliable!

La Ch’tite famille : Si on a aimé le premier, on aimera cette fausse suite un peu moins burlesque que Bienvenue chez les Ch’tis et davantage portée sur les valeurs familiales et le combat des classes sociales. Aux côtés de Dany Boon, Laurence Arné est la révélation du film.

Solo :  Star Wars Story (Solo : Une histoire de Star Wars) : Ah! que dire de plus sinon qu’après Avengers: Infinity War, voici le deuxième méga-blockbuster de l’été. Ça passe ou ça casse pour ce long métrage racontant la jeunesse d’Han Solo.

The Rider (Le Cowboy) : Production américaine indépendante, à mi-chemin entre le drame intimiste et le documentaire, The Rider relate l’histoire d’une étoile du rodéo qui se remet d’un tragique accident.

Show Dogs (Chiens sous enquête) : Le film pour toute la famille du mois de mai. Ici, les chiens sont l’égal de l’homme. La bande-annonce laisse présager plusieurs fort bons moments dans cette comédie d’enquête canine.

La Maison des Syriens : La communauté de Saint-Ubalde, située entre la Mauricie et Portneuf, décide d’accueillir une famille de Syriens désirant immigrer au Canada pour fuir la guerre qui sévit dans leur pays. Un documentaire qui devrait casser bien des préjugés.

Après la guerre (Dopo la Guerra) : Un ex-militant italien exilé en France voit son passé le rattraper et décide de prendre la fuite avec son adolescente. Une œuvre touchante, sobrement mise en scène autour de personnages aux prises avec de nombreux dilemmes moraux. À voir!

Deadpool 2 : Vulgarité et humour acide sont de nouveau au rendez-vous pour cette suite toujours centrée sur le plus irrévérencieux des superhéros de l’univers Marvel.

Numéro une : Emmanuelle Devos est une fois de plus formidable dans ce drame qui explique l’ascension douloureuse d’une femme d’affaires dans un milieu machiste où les couteaux volent bas. Suzanne Clément, Richard Berry, Sami Frey et Benjamin Biolay complètent l’éclatante distribution de ce long-métrage mis en scène par Tonie Marshall.

Manifestes sur la violence

Une vie violente, film réalisé par Thierry de Peretti

Deux drames sociaux poignants sur fond de revendications politiques et culturelles prennent l’affiche au Clap presque simultanément. Ces deux films de fiction portent sur les actions violentes commises voilà des années par de jeunes membres de groupes politisés et radicaux. L’un, Après la guerre, est une coproduction franco-italienne qui relate les déboires d’un ex-terroriste italien, terré depuis vint ans en France où il a élevé sa fille. Son passé le rattrape, il craint maintenant d’être extradé puis jugé. Il décide alors de prendre le large à nouveau, forçant son adolescente à le suivre. Signé Annarita Zambrano, Après la guerre est un film touchant et sobrement mis en scène autour de personnages qui ont tout à perdre face aux événements auxquels ils sont confrontés.

Le second s’intitule Une vie violente. Chose rarissime, le film est d’origine corse comme son réalisateur, Thierry de Peretti, qui était récemment de passage au Québec à des fins de promotion. Son long métrage décrit le parcours de Stéphane, un ex-militant corse nationaliste exilé à Paris. Il reviendra sur l’île pour les funérailles d’un ancien compagnon d’armes, se remémorant du même coup ses années au sein d’un groupuscule révolutionnaire pour lequel il menait des actions qui lui vaudront les représailles de la mafia locale.

En entrevue, Thierry de Peretti confirme lui aussi mener une lutte, celle pour que le cinéma corse existe. Un combat qu’il mène plus sagement que ses personnages en compagnie d’une bande d’amis au cœur d’une coopérative de cinéma située en Corse bien sûr. Son cinéma puise au thème du territoire, chose encore trop rare dans le cinéma français. Corse d’origine, c’est sa propre culture qu’il espère faire connaître avec ses œuvres. « Je fais des films pour répondre à des questions que je me pose, pour saisir une époque et un lieu, faire des films d’archives en fiction pour en finir avec toutes ses idées reçues et un certain folklore associé à la Corse », précisera-t-il.

Thierry de Peretti, réalisateur corse.

Fier de ses origines, le cinéaste, qui était déjà passé par le TNM voilà plus de 10 ans à titre de metteur en scène, confirme que le cinéma italien engagé des années 70 fait partie de ses références tout comme celui de Fassbinder. Il avait à cœur d’empoigner politiquement les choses comme le faisait le cinéma de Francesco Rosi à cette époque ou encore Pasolini, mais de façon plus poétique évidemment. En Corse, de Peretti bénéficie de l’aide d’artisans aussi passionnés que lui, mais aussi de la population locale qui lui facilite la vie lors des tournages. L’entraide est au centre de cette micro-industrie locale qui s’inspire beaucoup, dira-t-il, de celle de la danse en Flandre : petite, audacieuse et étonnamment créative.

Une vie violente et Après la guerre sont des longs métrages où la violence sert de décor à des histoires tragiques, des parcours de jeunes idéalistes qui ne peuvent que mal se terminer. Cela dit, ces films sont aussi des œuvres utiles, car ils portent en eux deux messages nécessaires : celui de l’inutilité de la lutte armée et celui de ne pas tomber dans le combat identitaire. À titre d’exemple, le réalisateur corse affirme craindre les mouvements nationalistes et identitaires de droite du nord de l’Italie et de la Catalogne. « Il faut résister culturellement, mais pour de bonnes raisons », de conclure celui qui prépare à la fois une série télé et un long métrage autour du trafic international de drogues avec un ancrage corse, bien entendu.

 

Les comédies d’Aurore

La comédie à succès De père en flic

L’émission Infoman à Radio-Canada a comme tradition annuelle de « récompenser » les pires films et performances du cinéma québécois. Jeudi prochain, le 26 avril, avec humour évidemment, un comité formé de cinq critiques (de Radio-Canada, de La Presse, de The Gazette et du Devoir) nous fera part de ses choix pour l’année 2017 dans le cadre d’un concept, les Prix Aurore, qui s’inspire grandement des Razzies américains.

Le Trip à 3

Encore cette année, on constate dans les choix des critiques d’Infoman que c’est le cinéma populaire québécois qui est ciblé dans ce qu’il y a de plus mauvais au grand écran. Les nominations dans la catégorie Meilleur pire film de l’année sont De père en flic 2, Goon 2, Innocent et Le Trip à trois. Quatre comédies, aucun drame. Bon Cop Bad Cop 2 a sûrement évité de justesse le palmarès, on lui a préféré le Slap Shot des Canadiens anglais. Il faut justement s’interroger sur l’absence de drames parmi les nommés, et ce, même si l’idée de départ est d’interpeller les téléspectateurs avec des œuvres qu’ils connaissent un minimum, sachant qu’un paquet de longs métrages québécois (dont certains pas toujours réussis) passent sous le radar chaque année faute de budget marketing adéquat.

Mais le constat demeure, il y a un fossé énorme entre la perception qu’a le grand public de nos films et celle que le milieu du cinéma (producteurs, artisans et critiques) peut avoir. Nos drames sont vus comme des œuvres d’auteurs ternes à souhait et les films populaires comme des événements rassembleurs. Le 29 mai prochain, au Gala Québec Cinéma, les sept films finalistes qui batailleront pour le prix du Meilleur long métrage de fiction de 2017 sont des drames. On peut mettre Les Rois mongols dans la catégorie comédie dramatique à la limite, reste qu’aucune comédie n’a réussi à se glisser dans le lot. Avec raison peut-être, De père en flic 2, à titre d’exemple, n’est pas à la hauteur du premier et les réalisations de Robin Aubert et Robert Morin, elles, sont de fort calibre.

Mais au bout du compte, lors d’une sortie cinéma, le public québécois va encore systématiquement voir nos films d’humour plutôt que nos drames plébiscités par les médias pour leurs grandes qualités. Nos comédies sont presque toujours championnes au box-office. Et la situation ne risque pas de changer sauf si un effort est fait pour donner du tonus aux scénarios humoristiques qui franchissent l’étape du financement pour aller en production. Il faut aussi éviter de toujours tabler sur les suites et le vedettariat comme têtes d’affiche et miser sur l’audace, sur une histoire « punchée » et un récit original. Avec les succès qu’obtiendront en 2018 La Chute de l’empire américainLa Bolduc et 1991, le portrait changera légèrement l’an prochain. Mais il reste beaucoup de travail à faire afin d’équilibrer les genres, autant aux Aurores qu’au Gala Québec Cinéma.

La Chute de l’empire américain de Denys Arcand.

Indian horse, un film essentiel

Stephen S. Campanelli, réalisateur.

N’étant pas doté d’un grand budget de promotion, Indian Horse risque de passer un peu sous le radar. Pourtant, sa sortie en salle, le 13 avril, se doit d’être soulignée, car l’histoire touchante qui y est illustrée pourrait plaire à un très large public. Le réalisateur du film, Stephen S. Campanelli, est très fier de sa seconde réalisation, lui qui a grandi dans le quartier NDG de Montréal et qui poursuit depuis des années une belle carrière à Hollywood comme opérateur de caméra spécialisé en steady cam.

Le cinéaste ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme en parlant d’Indian Horse (Cheval indien en version française), appelé ainsi à cause du nom d’origine du personnage principal, rebaptisé Saul par les religieux qui l’élèveront contre son gré dans un pensionnant comme des milliers d’autres jeunes Amérindiens déracinés durant les années 50 et 60, au Canada. À la suggestion du producteur Roger Frappier, Campanelli est tombé sur le livre signé par Richard Wagamese relatant la vie de Saul. Il a été happé par le parcours de ce jeune Amérindien passionné de hockey et a aussitôt démontré fortement son intérêt pour en réaliser l’adaptation, et ce, même si cet univers social était très différent de son premier long métrage, Momentum, étant un film d’action.

La production du film ne fut cependant pas facile. Il fallait trouver les bons acteurs (autochtones) pour interpréter Saul à trois âges différents (lorsqu’il est enfant, adolescent et adulte). Le tournage, lui, impliquait des prises de vue dans de nombreux lieux extérieurs, en hiver dans le nord de l’Ontario, avec un froid qui atteignait souvent les moins 17 degrés selon le réalisateur. La mise en images des scènes de hockey représentait un autre défi. Il fallait rendre les séquences fluides et rythmées. Mais fort heureusement, l’ensemble est fort réussi, les acteurs jouant tous avec justesse et les parties de hockey étant rondement menées.

Client Eastwood et Stephen S. Campanelli

Stephen S. Campanelli ajoute que le propos de son film est des plus universels. Ce qui est arrivé aux enfants des Premières Nations durant cette époque au Canada s’est aussi produit ailleurs dans le monde, ce qui rend le film exportable. Le fait d’avoir Clint Eastwood comme producteur exécutif devrait aussi aider Indian Horse à être distribué à l’étranger, de préciser celui qui a été caméraman sur presque tous les films du légendaire réalisateur américain depuis vingt ans, son préféré demeurant jusqu’à ce jour Mystic River. Jusqu’ici, l’accueil fait à Indian Horse par les spectateurs d’origine autochtone est formidable, de conclure Campanelli qui affirme que ceux-ci ont été touchés par l’histoire et fiers de voir une vérité qui les concerne se retrouver au grand écran afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.