Mai en 10 titres

Mai verra l’arrivée des premiers gros films hollywoodiens de l’été comme Baywatch, King Arthur: Legend of the Sword et Pirates des Caraïbes 5. Hormis ce triumvirat boosté d’effets spéciaux et de Botox, quels seront les dix longs métrages à voir en priorité durant le mois de Marie? Voici mes choix personnels :

1- David Lynch: The Art Life : Ce documentaire surprenant s’intéresse aux souvenirs du cinéaste qui nous a donné Mulholland Drive et Twin Peaks. Plutôt que de revenir sur son travail cinématographique, le film plonge dans l’enfance du maître en donnant la parole à ce créateur hors normes dont les rêves et les cauchemars ont coloré fortement une œuvre singulière et marquante du cinéma américain des 40 dernières années.

2- Guardians of the Galaxy Vol. 2 : Le premier a revigoré l’univers Marvel avec son humour référencé, sa musique vintage et ses personnages attachants et très éloignés du modèle du surhomme à la cape au vent et aux pectoraux de compétition. On s’attend à la même chose du deuxième qui introduira quelques nouveaux personnages tout en faisant place à quelques caméos.

3- Moi, Daniel Blake : Le nouveau film du britannique Ken Loach se penche sur le sort cruel réservé aux  sans-emploi dans un pays durement touché par le chômage. Un quinquagénaire à la santé défaillante et une mère monoparentale tentent solidairement de se sortir de l’impasse alors qu’ils font face au bourbier administratif complexe et déshumanisé du ministère anglais du travail.

4- Patients : Grand Corps Malade a coréalisé ce film en grande partie autobiographique relatant la remise sur pied d’un homme dont les membres l’ont abandonné, le tout dans un centre de réadaptation où cohabitent des personnalités colorées et attachantes (patients, personnel professionnel ou de soutien). Un film tendre qui déploie aussi un bel humour.

5- Bon Cop, Bad Cop 2 : En été, le cinéma québécois est presque absent du grand écran. Les attentes de l’industrie reposent donc sur les épaules de deux ou trois titres seulement dont ce deuxième volet des aventures des enquêteurs Ward et Bouchard interprétés avec une belle complicité par Colm Feore et Patrick Huard. On est curieux et on ne peut que souhaiter à ce deuxième opus réalisé par Alain Desrochers un succès égal au premier.

6- Après la tempête: Après les très beaux Tel père, tel fils et Notre petite sœur, le Japonais Hirokazu Kore-eda nous plonge à nouveau dans un récit familial houleux portant cette fois-ci sur un père dysfonctionnel qui veut s’amender auprès d’un fils qu’il ne voit que rarement depuis sa séparation. Spécialiste dans le genre, le cinéaste nippon rate rarement son coup.

7- Alien : Covenant : Ridley Scott réalise cet antépisode du premier Alien de 1979 qu’il signait déjà, faisant aussi suite à Prometeus et dans lequel les personnages joués par Noomi Rapace et Michael Fassbender font des apparitions. L’univers effrayant et mythique d’Alien, mêlant science-fiction et horreur, n’a pas produit que des chefs-d’œuvre,  mais peu importe, nous serons au rendez-vous pour ce nouvel opus, et ce, en attendant la sortie d’Alien 5 avec Sigourney Weaver de retour dans l’uniforme de Ripley!

8- Kedi : Documentaire exotique des plus charmants, Kedi nous présente la vie des félins à Istanbul, cité où ces bêtes font partie du quotidien de millions de résidants. Filmé à hauteur de chat, le long métrage dresse le portrait d’une demi-douzaine d’entre eux vivant au port, au marché, squattant les ruelles de la métropole turque comme si elle leur appartenait.

Liev Schreiber dans Chuck (The Bleeder) de Philippe Falardeau

9- Chuck (The Bleeder) : Philippe Falardeau signe son deuxième film américain avec cette histoire basée sur la vie du boxeur qui inspira le personnage de Rocky à Sylvester Stallone. Pur inconnu, Chuck Wepner, joué par Liev Schreiber, avait obtenu un combat face à Mohammed Ali avait de sombrer dans l’alcool, la drogue et l’anonymat à la suite de cette soudaine et éphémère heure de gloire.

10- The Wedding Plan : À quelques semaines de son mariage, Michal voit son fiancé se désister. Convaincue de pouvoir trouver un nouvel élu rapidement, cette juive orthodoxe refuse d’annuler la célébration et se met en quête d’un nouvel époux. Selon la rumeur, cette comédie romantique pourrait causer la surprise de l’été 2017, un peu à la manière de My Big Fat Greek Wedding en 2002.

Cannes 2017 : au-delà des grands noms

Jeremy Renner dans Wind River

Ça y est, on connaît maintenant les titres de tous les films qui se retrouveront au Festival de Cannes du 17 au 28 mai prochain, et ce, dans les quatre sections habituelles : la Sélection officielle, Un certain regard, la Semaine de la critique, la Quinzaine des réalisateurs. Plusieurs grands noms de réalisateurs s’y trouvent pour accompagner leurs alléchantes nouveautés dont Michael Haneke, François Ozon, Noah Baumbach et Todd Haynes. Mais quelques films un peu plus obscurs attirent l’attention dans chacune des différentes sections du festival. Alors pendant qu’on tergiverse sur la présence souhaitable ou non de Will Smith parmi les membres du jury cannois de 2017, voici dix titres intrigants qu’on espère voir distribués au Québec au fil des prochains mois.

1- Okja : Long métrage produit exclusivement pour la plate-forme Netflix, Okja est la toute nouvelle création du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho (The Host, Snowpiercer). Il nous revient avec un récit relatant le combat d’une petite fille prête à tout pour empêcher une grande entreprise d’enlever son meilleur ami, un monstre kaiju. Tilda Swinton et Jake Gyllenhaal sont au générique.

2- Barbara : Alors que durant le même festival, Michel Hazanavius se penche sur Godard et que Jacques Doillon, lui, met en scène Rodin, l’acteur Mathieu Amalric fait aussi dans le biopic en s’intéressant à la carrière et au parcours de Barbara, mythique chanteuse des années 60, dans un long métrage plongeant Jeanne Balibar dans une mise en abyme narrative.

Nicole Kidman dans How to Talk to Girls in Parties

3-How to Talk to Girls at Parties : Quatrième oeuvre signée John Cameron Mitchell (Hedwig and the Angry Inch) qui adapte ici un étrange roman de science-fiction de Neil Gaiman avec entre autres Nicole Kidman. Cette dernière est d’ailleurs plus qu’en vitrine à Cannes cette année puisqu’on la verra aussi au générique des films de Sofia Coppola, de Yorgos Lanthimos et de la deuxième saison de la série télé de Jane Campion, Top of the Lake présentée en primeur sur la Croisette.

4- The Florida Project : Sean Baker (auteur du très beau Tangerine) met en scène ce drame campé dans un motel en banlieue de Disney World où vivent une gamine de six ans et sa mère. Tourné en 35 mm, le film profite déjà d’une rumeur très favorable. Willem Dafoe fait partie de la distribution.

5- Wind River : Film noir qui sortira dans nos salles en août prochain, Wind River dépeint l’enquête morbide d’un chasseur de coyotes et d’une agente du FBI à la suite du meurtre d’une adolescente en région montagneuse. Le long métrage est réalisé par Taylor Sheridan, scénariste de Sicario de Denis Villeneuve, et est mis en musique par Nick Cave et Warren Ellis.

6- A Prayer Before Dawn : Le Britannique Joe Cole (Green Room), qui vient de tourner sous la direction de Kim Nguyen, se retrouve au cœur de ce violent drame biographique réalisé par Jean-Stéphane Sauvaire et qui se penche sur la vie de Billy Moore, un jeune Britannique incarcéré dans une prison en Thaïlande. Pour survivre à cet enfer, Moore s’entraînera jusqu’à devenir un champion de la boxe muay thaï.

7- Good Time : Hérauts du cinéma indépendant new-yorkais, les frères Safdie nous présentent un thriller policier centré sur un vol de banque qui tourne mal et sur le plan d’évasion qui en découlera. Robert Pattinson et la trop rare Jennifer Jason Leigh y sont en vedette.

8- Un beau soleil intérieur : Claire Denis réalise et coscénarise avec Christine Angot cette histoire de mère monoparentale qui cherche à nouveau l’amour. Avec son impressionnant générique comprenant Juliette Binoche, Josiane Balasko, Gérard Depardieu et le chanteur Philippe Katerine, on doit  s’attendre à une oeuvre fort singulière comme nous y a habitué la réalisatrice de Trouble Every Day.

9- Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc : L’incontournable Bruno Dumont (L’Humanité, P’tit Quinquin) nous offre ici sa vision de l’enfance de Jeanne d’Arc sous la forme d’une comédie musicale. C’est un peu comme si, au Québec, Denis Côté réinventait en musique et chansons la jeunesse de Madeleine de Verchères.

10- Bushwick :  Une seconde guerre civile américaine est sur le point d’éclater. Brooklyn est envahi par une force paramilitaire du sud des États-Unis. Les citoyens prennent les armes afin de défendre leur quartier. Voilà comment se résume l’action de Bushwick. En tête d’affiche, Brittany Snow donne la réplique au lutteur Dave Bautista (Drax dans Les Gardiens de la galaxie).

Enfin, rappelons qu’en provenance du Canada, les courts métrages Crème de menthe de David Philippe Gagné et de Jean-Marc E. Roy et Tesla : lumière mondiale de Matthew Rankin seront projetés durant la prochaine édition du Festival de Cannes. On se laisse avec le teaser surréaliste de Bushwick.

 

L’orgueil du nouveau cinéma britannique

Kill List de Ben Wheatley

Alors que le cinéma britannique peine à se distinguer depuis quelques années, il faudrait surveiller Free Fire (en français Hostiles et armés), qui prendra l’affiche vendredi à Montréal et Québec. Encore peu connu du grand public, son créateur Ben Wheatley est possiblement l’un des réalisateurs les plus en vue au Royaume-Uni actuellement, s’attirant de film en film une horde de fans de plus en plus grande surveillant attentivement son travail en marge des grandes productions hollywoodiennes.

Ben Wheatley, réalisateur, scénariste, monteur

Né en 1972 dans la grande banlieue londonienne, Wheatley est à la fois réalisateur, scénariste et monteur. Dans les années 2000, en compagnie de son amoureuse Amy Jump (qui deviendra sa coscénariste), il se fait un nom sur Internet grâce à plusieurs clips viraux qui l’amèneront à travailler pour la télé de la BBC à quelques reprises. Puis en 2009, il réalise son premier long métrage, Down Terrace, une comédie noire à petit budget, tournée en huit jours, mais qui profitera à la suite de son lancement d’un bouche à oreille favorable l’amenant à être distribué à l’échelle mondiale, même au Québec.

Fort du succès d’estime obtenu pour cette première réalisation, Ben Wheatley bosse rapidement sur un deuxième projet, Kill List, un thriller sombre, presque malsain, tablant sur un personnage central sanguinaire, un ex-militaire devenu tueur à gages qui se retrouve au cœur d’une enquête qui l’amènera à découvrir une secte au culte sacrificielle. Sorti en 2011, Kill List fait penser à The Wicker Man et à The Blair Witch Project, version polar post-traumatique.

Dès lors, les amateurs d’étrangetés filmiques s’arrachent le DVD, attendant avec impatience l’opus suivant du cinéaste qui est déjà annoncé, Sightseers, une comédie absurde et morbide qu’il lancera l’année suivante en 2012. Au même moment, on fait aussi appel à son talent de metteur en scène en lui offrant la réalisation de l’un des sketches du long métrage d’horreur The ABC’s of Death, ce que Wheatley fera tout en planchant sur A Field in England, (hélas toujours inédit ici), un long métrage historique et cruel scénarisé par sa conjointe. Les deux années suivantes, Wheatley les passe à produire le projet le plus ambitieux de sa jeune carrière, soit High-Rise, l’adaptation filmique (encore scénarisée par Amy Jump) du livre dystopique éponyme de l’auteur J. G. Ballard (Crash). Dans cette production d’anticipation teintée de psychédélisme, la direction artistique et la direction photo sont tout simplement époustouflantes. Aux côtés de Sienna Miller, d’Elisabeth Moss et de Jeremy Irons, Tom Hiddleston se retrouve au centre d’une histoire vertigineuse dans un immeuble où tous les personnages qui y vivent disjonctent tour à tour dans un contexte très seventies.

La réputation de Ben Wheatley n’est maintenant plus à faire dans le milieu. Avec sa bande-annonce sous tension, sa nouvelle réalisation Free Fire rappelle l’univers des films de gangsters des années 70 et aussi, de par son lieu de tournage, un entrepôt, le Reservoir Dogs de Tarantino. L’histoire tourne autour d’une transaction d’armes qui vire à la fusillade. Brie Larson (Room), Cillian Murphy, Sam Riley et Armie Hammer sont au générique du film que les amateurs de sensations fortes ont bien hâte de déguster.

Cézanne, Zola et Rabbi Jacqueline

Guillaume Gallienne et Guillaume Canet dans Cézanne et moi réalisé par Danièle Thompson

Les films historiques français ont souvent la cote auprès des spectateurs autant en France qu’ici. Encore plus quand ils ont une saveur biographique. Dans la dernière réalisation de Danièle Thompson, Cézanne et moi (en salle le 21 avril), nous avons même droit à deux récits biographiques historiques, celui du peintre Paul Cézanne et celui de l’écrivain Émile Zola, tous deux unis par une amitié forte s’étalant sur de nombreuses années à la fin du XIXe.

Guillaume Canet prête ses traits à Zola et Guillaume Gallienne (révélé dans Les Garçons et Guillaume, à table! et dans Yves Saint Laurent) à Cézanne. Rencontrés récemment lors des entrevues promotionnelles organisées par UniFrance, Gallienne et Danièle Thompson affirment tous deux que cette longue amitié méconnue méritait certainement d’être transposée au cinéma à cause de  sa couleur particulière, du caractère bouillant des deux artistes ayant marqué leur époque et de par leurs destinées opposées. En effet, le talent de Cézanne fut reconnu après son décès alors que Zola, lui, était depuis longtemps devenu un incontournable du milieu littéraire français.

Voici ce qu’avait à ajouter la réalisatrice Danièle Thompson sur son sixième long métrage, elle qui a aussi scénarisé près de vingt films dont La Grande Vadrouille et Les Aventures de Rabbi Jacob réalisés par son défunt père Gérard Oury.

Édition Le Clap : Qu’est-ce qui vous intéressait à la fois chez Cézanne et chez Zola pour en faire un film?

Gallienne et Thompson en plein tournage

Danièle Thompson :  Leur amitié avant tout. Mon film, ce n’est pas purement et simplement un biopic, mais plutôt l’histoire de cette amitié entre deux hommes à travers un long tronçon de vie, de l’enfance jusqu’à la fin de la quarantaine. Ce sont deux grands artistes du XIXe, le plus grand siècle pour ce qui est de la littérature et de la peinture en France. C’est à la fois un récit sur la difficulté de garder l’amitié, un problème aussi difficile que de garder l’amour très longtemps parce que l’amour est une fusion entre deux personnes. Mais l’amitié, elle, est pleine d’embûches avec ce que la vie apporte comme choix politiques, artistiques, amoureux, et professionnels et qui peuvent tous nous séparer.

É.L.C. : Cette amitié unit deux artistes qui ne viennent pas du même milieu et qui ne vivront pas au même moment la reconnaissance du public et de leurs pairs. Ça devient le moteur du film, non?

D.T. : Oui, car les deux trajectoires sont vraiment intéressantes. L’un vient d’un milieu bourgeois, l’autre d’un milieu crève la faim et pourtant les destinées de Cézanne et de Zola vont s’inverser. Zola va vivre de sa plume et se plaira à devenir peu à peu bourgeois. Cézanne lui, se marginalise, il rejette l’aristocratie et vit dans une quasi-misère. Tout est inversé. Le succès vient rapidement à l’un et ne viendra jamais à l’autre de son vivant. Il faut dire qu’avec son caractère, ce n’était pas facile d’apprécier Cézanne. Aujourd’hui, on le mettrait dans la catégorie des personnes bipolaires. De plus, son art était incompris. Zola, lui, vivra aussi des difficultés, mais plus tard avec l’affaire Dreyfus, une histoire qui a divisé la France de l’époque et qui l’obligera à s’exiler. D’ailleurs, sa mort serait peut-être en réalité un assassinat. Mais bref, ce sont deux êtres dotés d’une grande force artistique et d’une touchante fragilité. C’est ce que je voulais aborder dans mon film.

É.L.C. : Récemment, vous avez fait la manchette quand les médias ont annoncé que vous planchiez sur Rabbi Jacqueline, la suite de Rabbi Jacob. Qu’en est-il?

D.T. : Ce n’est pas un Rabbi Jacob 2, mais une suite distancée se déroulant 40 ans plus tard avec au centre un personnage féminin. Jul, mon coscénariste (scénariste des nouvelles BD de Lucky Luke), et moi avons imaginé ce qui se passerait aujourd’hui avec les enfants et les petits-enfants des personnages du film, de Victor Pivert, de Slimane, de la famille Schmoll et de Rabbi Jacob, tous évoluant dans le monde d’aujourd’hui. Ce sera évidemment très différent de l’époque du premier, et ce, même si certains conflits sont toujours actifs. La civilisation moderne avec ce mélange des communautés est toujours un fort beau sujet, mais c’est aussi un domaine très complexe. J’ai écrit Rabbi Jacob à l’époque avec mon père et on a bossé comme des malades sur le scénario, donc je sais que ce qui nous attend et ce n’est pas simple. Les gens aiment tant ce film, c’est un petit chef-d’œuvre, c’est devenu un monument historique du cinéma, alors nous devons faire très attention en réalisant Rabbi Jacqueline. Le scénario n’est pas encore terminé et on s’entend pour dire qu’on ne le tournera que si on est entièrement satisfait de l’histoire.

Avril au grand écran

Poésie sans fin, film réalisé par Alejandro Jodorowsky

Que nous réserve le mois d’avril en nouveautés cinématographiques? Avril, un mois qui précède l’invasion américaine composée de blockbusters estivaux et qui laisse place à des œuvres disparates mais qu’il ne faudrait pas mettre de côté pour autant, car les surprises peuvent être nombreuses. Voici dix titres sélectionnés pour ce mois qui verra aussi sortir au grand écran le huitième volet de Fast and Furious 8, l’étonnant documentaire La Sociologue et l’ourson et deux drames québécois multiculturels, L’Autre Côté de novembre et Boost.

1- L’Économie du couple : Voilà un drame touchant, parfois cruel et dérangeant, porté par deux acteurs formidables, Bérénice Bejo et Cédric Kahn. Un couple se sépare. Au cœur de cette rupture, il y a les enfants, la maison et aussi, inévitablement, une question d’argent. Une réalisation empreinte d’humanisme. Date de sortie prévue : 7 avril.

Antoine Bertrand et Omar Sy dans Demain tout commence

2- Demain tout commence : Omar Sy insuffle une belle dose d’énergie  et de tendresse à son personnage de séducteur qui doit apprendre à devenir un père de famille attentionné dans cette réalisation d’Hugo Gélin (fils de Daniel). Antoine Bertrand s’amuse à livrer des répliques avec accent français dans cette jolie comédie douce amère tournée à Londres. Date de sortie prévue : 7 avril.

3- C’est le cœur qui meurt en dernier : Adaptation d’un roman de Robert Lalonde, ce film d’Alexis Durand Brault (La Petite Reine) pénètre dans l’univers d’un auteur dont le roman biographique dresse le portrait d’une famille meurtrie par un lourd secret. Au cœur de ce drame, Denise Filiatrault incarne avec beaucoup de panache et de drôlerie une aînée acariâtre aux prises avec la maladie d’Alzheimer. Date de sortie prévue : 14 avril.

4- X Quinientos (X500): Cette coproduction réalisée par Juan Andrés Arango (La Playa DC) a été tourné en Colombie, au Mexique et au Canada, autour de trois personnages à la recherche d’une identité propre. Avec ses images de l’underground latino-américain, le film navigue avec brio entre la fiction et le documentaire. Date de sortie prévue : 14 avril.

5- Poésie sans fin : Alejandro Jodorowsky est de retour avec cette suite de La Danse de la réalité. Jodo nous raconte son adolescence à Santiago, au Chili, à travers sa découverte de la poésie et ses différentes rencontres artistiques locale dans le Chili du milieu du XXe siècle. Des scènes teintées de réalisme magique et un humour absurde autour des déshérités du monde sont au rendez-vous. Date de sortie prévue : 28 avril

6- Colossal : Une jeune femme constate qu’elle est interconnectée à un monstre géant qui est en train de détruire Tokyo. Anne Hathaway se retrouve aux côtés d’un Godzilla de pacotille dans cette comédie fantastique signée par l’Espagnol Nacho Vigalondo. On est franchement curieux de voir le résultat! Date de sortie prévue : 21 avril.

7-F ree Fire (Hostiles et armés) : Le Britannique Ben Wheatley est en train de devenir l’un des cinéastes les plus originaux et prisés du moment. Naviguant aussi bien dans la comédie, le film noir ou d’anticipation, Wheatley nous présente cette fois-ci une œuvre carabinée qui rappelle avec sa bande-annonce sous tension le Reservoir Dogs de Tarantino ou les premiers films de Guy Ritchie. Date de sortie prévue : 21 avril.

8- The Lost City of Z : James Gray adapte le roman d’aventures de David Grann, une épopée amazonienne des plus mystérieuses avec, à son générique, Charlie Hunnam (Sons of Anarchy) et Robert Pattinson. Le film le plus intrigant du printemps. Date de sortie prévue : 21 avril.

9- The Promise : Christian Bale, Oscar Isaac et Charlotte Le Bon sont regroupés dans cette fresque d’aventure romanesque située en 1922 dans l’Empire ottoman. Un scénario qui peut goûter la guimauve, mais des interprètes qu’on adore, fort heureusement. Date de sortie prévue : 14 avril.

10- Dalida : Lisa Azuelos (la fille de Marie Laforêt) a concocté un long métrage biographique littéralement porté par le rythme des plus grands succès de la défunte chanteuse. Gloire internationale sur fond d’amours tristes, voilà en résumé l’histoire de cette idole de la chanson. Date de sortie prévue : 28 avril.

Joachim Lafosse, en couple avec le cinéma!

L’Économie du couple, film réalisé par Joachim Lafosse

L’un sinon le meilleur des films européens (coproduction France-Belgique) de ce début d’année prendra l’affiche vendredi 7 avril à Québec et a pour titre L’Économie du couple, une septième réalisation signée par le Belge Joachim Lafosse.

Rencontré plus tôt cette année dans le cadre de la promotion de son film pour UniFrance, le cinéaste, dont la carrière semble marquée par la production de plusieurs drames familiaux nourris aux guerres intestines (Nue propriété, À perdre la raison), a fait preuve durant l’entretien d’une belle humilité mais aussi, et surtout, d’une fine intelligence sur sa façon d’exercer son métier et d’embrasser des sujets difficiles pour les porter avec soin au grand écran.

Joachim Lafosse, réalisateur

Celui qui est également scénariste, dramaturge et metteur en scène se révèle être un fort habile directeur d’acteurs, Bérénice Bejo et Cédric Kahn décrivant aux journalistes toute l’efficacité et la précision de Lafosse sur un plateau, le dépeignant comme un réalisateur réglant au quart de tour chacune des scènes, multipliant les prises et laissant parfois place à une improvisation tout à fait justifiée dans des séquences aux ambiances plus viscérales. L’Économie du couple nous fait entrer dans un univers qui se désagrège, celui d’un couple de parents formé de Marie et Boris, qui se sépare après de nombreuses années de vie commune, et ce, sur fond de disputes tournant autour des enfants, de la maison et surtout de l’argent. Voici ce que Joachim Lafosse avait à dire au sujet de son fort beau film, une œuvre parfois douloureuse mais tout à fait réussie.

Éditions Le Clap : Votre long métrage nous présente un couple qui se déchire autour de l’argent notamment. Comment est née cette nouvelle aventure cinématographique dont vous cosignez aussi le scénario?

Joachim Lafosse : Ça faisait très longtemps que j’avais envie de faire un film sur le couple, de mettre en scène une crise conjugale. Je vous dis ça, car mon envie de faire du cinéma vient de Kramer contre Kramer. Quand mes parents se sont séparés, on ne parlait pas du divorce et quelques semaines après la séparation, on a vu Kramer contre Kramer. Plus de quinze ans après, je me suis souvenu de la discussion que le long métrage avait engendrée et ce jour-là j’ai décidé de faire du cinéma. En fait, je me suis rendu compte qu’un film nous avait permis à la maison de parler de nous sans avoir à dire que c’était nous. De parler de ce qui se passait, mais pudiquement. Ce qui, je pense, est la fonction essentielle du cinéma de la littérature et du théâtre. Aussi, je suis un fan absolu de Qui a peur de Virginia Woolf? avec Elizabeth Taylor et Richard Burton. J’adore les acteurs et je rêvais d’avoir un scénario qui me permette de mettre en scène un dispositif  similaire à ce film c’est-à-dire des acteurs dans un lieu unique et une mise en scène qui se consacre à l’essentiel.

E.L.C. : Comment résumez-vous la façon dont vos personnages nous sont présentés, ancrés dans la modernité des relations hommes-femmes d’aujourd’hui?

J.L. : Au départ, lors de l’écriture du film, il y a une chose qui nous intéressait. Le monde évolue et le féminisme, par ses luttes, a mené à des progrès, ce qui fait qu’aujourd’hui il y a de plus en plus de couples où la femme gagne mieux sa vie que l’homme. Mais en fait, ce progrès n’est pas encore tout à fait acquis, car c’est parfois une difficulté de plus pour ses hommes qui arrivent péniblement à aimer des femmes qui gagnent plus qu’eux. Et ça, pour nous, c’était un très beau sujet de film.

E.L.C.: Et de quelle façon réussit-on à vendre à des producteurs, puis à un public, une œuvre qui se concentre sur une crise conjugale?

Cédric Kahn et Bérénice Bejo

J.L. : C’est le scénario qui a fait tout le travail. Dès la lecture de celui-ci, tout le monde disait « ouais, mais c’est ma vie ça, je connais quelqu’un, un voisin ou mon frère qui a vécu ça, ou moi-même j’ai vécu avec quelqu’un et on a eu des problèmes de fric, on s’est engueulés autour de l’argent ». C’est ça qui donnait envie aux gens de faire le film. C’était d’ailleurs incroyable quand on tournait les scènes, j’entendais l’équipe autour de moi qui faisait constamment des commentaires. Ils se reconnaissaient là-dedans. Après, ça ne veut pas dire que le public va venir voir le film. Le cinéma européen accepte heureusement encore la création de ce type de film, après il faut convaincre le public de venir le voir. Il y a deux manières d’aller au cinéma; on peut y aller pour se distraire ou pour se regarder dans le miroir. Je suis très ému quand j’entends les gens me dire que c’est un film qui ne donne pas envie de se séparer. Que c’est un film qui donne envie de comprendre ce qui ne va pas et de résoudre, de dénouer. Je préfère passer une heure et demie à réfléchir à ses questions et apprendre des choses sur la façon dont on peut les dénouer que de vivre un enfer à la maison.

E.L.C. : Quel aspect de votre métier préférez-vous, de la scénarisation au tournage en passant par le montage et la sortie du long métrage?

J.L.: Réalisateur, c’est un métier incroyable qui me plaît de plus en plus. C’est un lieu  commun ce que je vais vous dire, mais si vous êtes curieux dans la vie et que vous aimez les arts, c’est le métier idéal, car c’est celui qui rassemble tous les arts. C’est inouï! On peut être passionné de musique et du coup amener de la musique dans son film. On peut aimer l’écriture, la littérature, adapter un roman, puis être passionné de peinture, d’arts plastiques quand il est question de décors. Ce sont les mêmes interrogations qui surviennent. Et puis les acteurs, c’est tellement mystérieux, énigmatique. Moi, je ne me lasse pas et j’aurais tendance à dire que je souhaiterais qu’il y ait de plus en plus de cinéastes et que les gens fassent de plus en plus de films parce que ça nous rend meilleur.

Le plus beau titre de film de l’année

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Réparer les vivants vient de prendre l’affiche au Clap. Ce film, réalisé par Katell Quillévéré, possède assurément le plus beau titre de l’année, titre du roman dont il tire son origine, une œuvre signée Maylis de Kerangal. Le long métrage qui en découle met en vedette une pléthore d’acteurs provenant de différents horizons et interprétant, pour plusieurs d’entre eux, des rôles étonnants et détonnant des castings habituels qui leur sont dévolus.

La jeune et brillante cinéaste Katell Quillévéré (Un poison violent, Suzanne), a réuni autour de cette histoire touchante de don d’organes, les Québécoises Anne Dorval et Monia Chokri, le Belge Bouli Lanners et les Français Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Alice Taglioni et Dominique Blanc. Rencontrée récemment lors d’une journée de promotion à Paris, la réalisatrice a bien voulu revenir sur son troisième long métrage, au titre fort et puissant, qu’elle signe avec énormément de panache et de doigté.

Le Clap : Comment résumez-vous l’histoire de Réparer les vivants?

Katell Quillévéré : C’est l’odyssée d’un cœur, c’est le voyage d’un cœur, du corps d’un être qui va perdre la vie vers celui d’une femme qui attend ce cœur pour prolonger sa vie. Et à travers ce voyage, on explore toutes les émotions qui traversent ceux qui font partie de la chaîne et qui aident à ce que cette vie soit prolongée.

LC : Quelle est la principale différence entre le livre et votre film?

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Anne Dorval

K.Q. : La plus grande différence se retrouve autour du personnage joué par Anne Dorval, une histoire très peu développée dans le roman. Moi, j’ai décidé de lui donner plus de place car, dans le livre, son histoire n’était que symbolique. C’était tout simplement celle qui reçoit le cœur. J’ai voulu lui donner plus d’importance, plus de scènes, afin de faire en sorte qu’on connaisse mieux cette femme, mais aussi ses enfants et son histoire d’amour.

L.C. : Pourquoi avoir choisi deux Québécoises, Monia Chokri et Anne Dorval, pour jouer dans un film où les personnages sont français.

K.Q. : Monia, je l’avais vu dans les films de Xavier Dolan évidemment, mais c’est surtout dans Gare du nord de Claire Simon qu’elle m’a éblouie dans le rôle d’une agente immobilière. Elle y était très forte et là j’ai eu l’idée de lui donner le rôle de l’infirmière. Anne, je l’ai découverte dans les films de Xavier aussi et dans Mommy, j’ai pris la mesure de l’actrice immense qu’elle était. En plus, dans sa catégorie d’âge, c’est l’actrice qui m’a le plus bouleversée, et ce, depuis longtemps.

L.C. : Pendant que Monia et Anne jouent des Françaises, il y a Bouli Lanners et Tahar Rahim en médecins. Ici, on est presque dans le contre-emploi si on regarde les rôles qu’ils ont tenu de façon générale au cinéma. C’était voulu?

K.Q. : J’ai un grand amour des acteurs et une grande confiance en eux. Je ne me pose jamais la question, je les choisi pas en fonction de ce qu’ils ont déjà fait. Je pars du principe qu’un acteur, s’il est bon, il peut tout faire en fait, et j’ai plutôt envie, chaque fois, de les amener à un endroit où ils ne sont jamais allés. C’est un risque à prendre, mais si on ne prend pas de risque, on risque de ne pas faire un bon film. C’est ce qui va donner de la force, de la puissance au récit de redécouvrir un acteur dans un autre registre. Et je crois que ça fait partie de notre mission comme cinéaste.

L.C. : Il y a comme plusieurs films dans Réparer les vivants, voir diverses types de mises en scène. Ça commence avec le film sportif et adolescent, puis le mélodrame et enfin l’œuvre clinique, médicale, non?

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Katell Quillévéré, réalisatrice.

K.Q. : Tout à fait. Avec mon chef opérateur, on a conçu l’esthétique du film en amont et c’est donc un long métrage qui assume ces changements de ton. Je voulais faire un récit qui mue. Ça part du teenage movie à hauteur des adolescents, une histoire fauchée par la mort et qui se confronte à une réalité beaucoup plus brute. Puis, la vie reprend è travers un mélodrame avec l’arrivée du personnage joué par Anne Dorval et inspiré par Douglas Sirk et James L. Brooks. Enfin, on rebascule une dernière fois avec la chirurgie. C’était quelque chose de très réfléchi. Évidemment, la scène de greffe, j’y ai pensé, j’était gêné même à la base. Alors, j’ai assisté à une greffe du cœur afin de mieux comprendre tout ça. C’était une expérience très forte pour moi. Voir ce cœur posé dans un corps étranger et se remettre à battre, c’était tellement beau et fort, pas du tout gratuit. Là, j’ai pris la mesure du point de vue scientifique, mais aussi existentiel. Je me suis rendu compte à quel point on est renvoyé au mystère de l’existence. C’est le cœur du film.

L.C. : Quelle facette de votre métier aimez-vous le plus?

KQ. : Le tournage! Parce que c’est quelque chose qui a à voir avec le direct, le vivant. C’est n’est pas si loin d’une opération chirurgicale même. On a beaucoup travaillé avant de tourner, presque deux ans et là, ensuite, il faut lâcher prise, accueillir la météo, la proposition d’un acteur. Il faut rentrer la vie sur un tournage, c’est presque une discipline enrichissante. Et j’adore être en groupe, partager un tournage avec ceux que j’aime. Et faire un film, c’est se battre longtemps, alors j’attache beaucoup d’importance au moment où je le fabrique. On ne maîtrise pas grand-chose sur le résultat de tout ça, à savoir s’il sera bien accueilli, s’il marchera en salle. Donc, j’essaie de prendre le plus de plaisir possible, car c’est tout ce qui me restera au final. J’essaie de partager le plus de choses lors du tournage, car c’est là que je puiserai l’énergie pour en faire un autre.

Mars, mois de tous les possibles

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Paterson de Jim Jarmusch

Mars arrive et avec lui le printemps, ou du moins le début de… Et l’arrivage de films qui vient avec est alléchant et rend la tâche d’en choisir dix des plus difficiles. Ainsi, mars sera le mois où sortiront, entre autres, L’Odyssée, la biographie du commandant Cousteau dotée d’images somptueuses des fonds marins, Logan où nous verrons pour une dernière fois Hugh Jackman dans la peau de Wolverine, l’émouvant drame Réparer les vivants avec Anne Dorval, La Belle et la bête avec Emma Watson, le dessin animé La Vie de Rosie qui n’est pas rappeler Persepolis, l’efficace thriller boursier L’Outsider, et Wilson l’adaptation filmique de la BD de Daniel Clowes. Ouf! Et maintenant, en voici dix autres qui, selon moi, sont à mettre en priorité dans votre calendrier de sorties au cinéma :

1- Ma vie de Courgette : Ce film d’animation d’à peine 1 h 15 est des plus touchants. Il raconte l’histoire d’enfants orphelins ou à problèmes qui apprendront les uns des autres. En plus de nous tirer quelques larmes, cette réalisation de Claude Barras est visuellement de toute beauté. Date prévue de sortie en salle, le 3 mars.

2- Papa ou maman 2 : Sans renouveler le genre, cette comédie est des plus efficaces et s’avère même plus hilarante que son premier volet. Laurent Lafitte et Marina Foïs se complètent à merveille dans le rôle des deux ex qui s’affrontent à qui mieux mieux durant 90 minutes. Date prévue de sortie en salle, le 3 mars.

3- Paterson : Dans le rôle de Paterson, un conducteur d’autobus poète à ses heures, Adam Driver aurait dû se retrouver aux Oscars. Rarement a-t-on su illustrer la poésie au grand écran comme le fait ici le cinéaste Jim Jarmusch, filmant avec tendresse la ville portant le même nom que le personnage principal. Date prévue de sortie en salle, le 3 mars.

4- Kong – Skull Island : Une xième version de King Kong? Eh oui! Et le pire, c’est que l’enfant en426558.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx nous, toujours friand d’aventures exotiques et de bêtes mythiques, sera au rendez-vous. Date prévue de sortie en salle, le 10 mars.

5- La Mécanique de l’ombre : Voici un thriller énigmatique doté d’une trame narrative toute simple, centrée sur un quidam joué par François Cluzet pris au piège dans une histoire d’espionnage rappelant celle des Trois jours du Condor. Date prévue de sortie en salle, le 17 mars.

6- Tuktuq : Robin Aubert réalise ce film nordique en se donnant le rôle d’un caméraman envoyé dans un village du nord du Québec pour y capter la vie de ses habitants au quotidien. Les conversations téléphoniques entre le caméraman et le sous-ministre cynique qui l’a engagé (joué par Robert Morin) valent à elles seules le prix du billet de cinéma. Date prévue de sortie en salle, le 24 mars.

7- Trainspotting 2 : Toute l’équipe est de retour dans cette nouvelle aventure. Que dire sinon que cette suite nous l’attendions avec impatience, du moins pour nous, fans invétérés du premier volet, une œuvre survoltée qui marqua l’imaginaire de toute une génération avec ses personnages stéréotypés, ses images euphorisantes et glauques et sa musique rock de circonstance. Date prévue de sortie en salle, le 24 mars.

8- Life : L’équipage d’une navette spatiale (avec Jake Gyllenhaal et Ryan Reynolds à son bord) découvre une forme de vie extraterrestre à bord d’une capsule de retour d’une expédition leconomie_du_couplescientifique sur la planète Mars. La bande-annonce fait penser au premier Alien, donc les attentes sont grandes. Date prévue de sortie en salle, le 24 mars.

9- L’Économie du couple : Voilà un drame touchant, fort mais parfois cruel et dérangeant, porté par deux acteurs formidables, Bérénice Bejo et Cédric Kahn. Un couple se sépare. Au cœur de cette rupture, il y a les enfants, la maison et aussi, inévitablement, l’argent. Date prévue de sortie en salle, le 31 mars.

10- Ghost in the Shell : On se souvient du dessin animé japonais. Voici maintenant la version humaine et survitaminée d’effets spéciaux, avec Scarlett Johansson en tête d’affiche. Projet à haut risque. Date prévue de sortie en salle, le 31 mars.

On se laisse avec la bande annonce de Ma vie de Courgette, film qui fait l’ouverture du Festival de cinéma en famille de Québec, événement devenu incontournable durant la relâche scolaire et qui se déroule dans plusieurs lieux (dont le Clap) jusqu’au 12 mars.

La rentrée québécoise au grand écran

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Marie-Josée Croze dans Iqaluit de Benoît Pilon

Nous ne sommes qu’au début du mois de février et déjà six fictions québécoises ont pris l’affiche en salle en 2017 (Père fils thérapie!,  Mes nuits feront écho, Nelly, Maudite poutine, Louise en hiver, Ceux qui font la révolution à moitié ne font que se creuser un tombeau). Le Cyclotron d’Olivier Asselin  s’ajoutera à cette liste au cours des prochains jours. Si l’on jette un œil aux mois de mars, avril et mai, quels sont les autres productions locales qui atterriront sur nos écrans? Voici un bref portrait des œuvres de fiction, fort variées et souvent coproduites, prévues au programme.

Ça sent la coupe : Réalisée par Patrice Sauvé et avec Louis-José Houde dans le rôle principal, cette comédie romantique sur fond de saison de hockey est l’adaptation du roman de Matthieu Simard.

Iqaluit : Film de Benoît Pilon dont l’action se situe dans le village nordique du même nom où un personnage joué par Marie-Josée Croze se voit dans l’obligation de se rendre au chevet de son conjoint (François Papineau) gravement blessé.

Tuktuq : Signé Robin Aubert, ce long métrage dépeint un récit kafkaïen se déroulant lui aussi dans un village du Grand Nord québécois.

Ballerina : Film d’animation enjoué et ludique, coproduit avec la France, qui nous transporte dans le Paris de la fin du XIXe autour du rêve d’une jeune fille de danser à l’Opéra de Paris dans Casse-095823.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxnoisette. (la sortie est devancée au 24 février)

L’autre côté de novembre : Drame identitaire écartelé entre le Québec et le Liban, avec Arsinée Khanjian (l’épouse et muse d’Atome Egoyan), Marc Labrèche et Pascale Bussières, endossant tous l’uniforme de neurochirurgiens.

Un jour mon prince : Comédie romantique coproduite autour du mythe du prince charmant et replacée dans le contexte d’aujourd’hui avec deux fées (Sarah-Jeanne Labrosse, Mylène Saint-Sauveur) envoyées en mission à Paris.

Y’est où le paradis: Denis Langlois (L’Énigme James Brighton) nous offre un film sur un frère et une sœur, déficients intellectuels, faisant face au décès de leur mère. Avec Maxime Dumontier et Marine Johnson.

Le Problème d’infiltration : Le « Robert Morin nouveau » met en scène un personnage, joué par Christian Bégin, qui a tout pour être heureux, mais qui verra son bonheur se fissurer peu à peu.

X Quinientos : On suit dans cette coproduction entre le Canada, la Colombie et le Mexique, la 285393.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxxdestinée de trois personnages en deuil qui entreprennent une véritable métamorphose physique.

Un sac de billes : Autre coproduction avec la France, réalisée par Christian Duguay, racontant les aventures de deux jeunes frères juifs livrés à eux-mêmes dans la France occupée. Sortez vos mouchoirs!

C’est le cœur qui meurt en dernier : Adaptation d’un roman éponyme de Robert Lalonde, ce drame réalisé par Alexis Durand-Brault marque le retour au grand écran à titre d’actrice de Denise Filiatrault.

Et au pire, on se mariera : Léa Pool adapte le fort et puissant roman de Sophie Bienvenu portant sur une adolescente éperdument et innocemment amoureuse.

Bon Cop Bad Cop 2 : Les premières images du film nous donnent à penser que ce deuxième opus, mettant toujours en scène les enquêteurs joués par Patrick Huard et Colm Feore, aura du panache et proposera de l’humour de situation à volonté. Les propriétaires de salle salivent déjà.

Enfin, d’ici juin, les productions françaises et américaine, Demain tout commence (Antoine Bertrand), Réparer les vivants (Anne Dorval, Monia Chokri) et The Bleeder (Philippe Falardeau) mettront elles aussi en évidence le talent d’ici, devant ou derrière la caméra. À suivre!

 

Février 2017 en 10 titres

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Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau

Pendant que Lego Batman le film et John Wick 2 prendront d’assaut en février les « écrans pop-corn », de nombreux longs métrages seront lancés en ayant comme but de nous faire sentir le cœur  joyeux, de nous bouleverser d’émotion ou encore nous divertir intelligemment. Sans être snob (le premier John Wick était réussi dans le genre), voici ma sélection personnelle des dix films à voir au cours du mois le plus court de l’année.

Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau : Quel titre! On parle ici d’un film radical, engagé, unique. C’est du moins la rumeur qui court sur ce deuxième long métrage réalisé conjointement par Mathieu Denis et Simon Lavoie, et ce, après le singulier Laurentie. De jeunes acteurs interprètent les quatre personnages principaux au cœur de ce drame portant sur l’après printemps érable. Date prévue de sortie en salle : 3 février.

Rings (Les Cercles) : Une suite (troisième volet américain) que les amateurs de films d’horreur n’attendaient plus. Le premier est resté en mémoire longtemps avec ses scènes cauchemardesques. Tellement, que nous sommes nombreux à avoir vu par la suite l’original japonais pour mieux comprendre le phénomène Ring. Fuyez! La terrifiante Samara est de retour. Date prévue de sortie en salle : 3 février.

Le Cyclotron : Olivier Asselin ne fait pas les choses comme tout le monde. Son cinéma est éclaté, détonnant et souvent porté par un humour fort délicat, souvenons-nous de La Liberté d’une statue ou bien d’Un capitalisme sentimental. Sa cyclotron_affichenouvelle création se déroule autour de la mécanique quantique, de Nazis et de scientifiques dans un train, en pleine Seconde Guerre mondiale. La curiosité du mois assurément. Date prévue de sortie en salle : 10 février.

Le Client : Aménageant dans un nouveau logement, un couple voit son quotidien perturbé par la visite du client d’une prostituée qui habitait les lieux auparavant. Mis en scène par le cinéaste iranien Asghar Farhadi, à qui l’on doit Une séparationLe Client propose une autre histoire psychologiquement tordue, brillamment scénarisée et qui porte à réflexion. Date prévue de sortie en salle : 10 février

The Great Wall (La Grande Muraille) : Autant ses drames intimistes que ses grandes fresques historiques sont toujours fort attendus par les fans du cinéaste chinois Zhang Yimou (Vivre, Héros). Sa plus récente œuvre est à saveur aussi épique que fantastique et a comme but de connaître un succès à l’international. C’est pourquoi vous y trouverez une légion de créatures fantastiques et aussi un acteur du nom de Matt Damon. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

L’Odyssée : Fort belle idée que de nous présenter, enfin, un film sur la vie du commandant Cousteau, célèbre pour ses images sous-marines tournées à travers le monde. L’intérêt pour ce biopic est également de mieux comprendre les relations houleuses que l’explorateur, incarné par Lambert Wilson, a entretenues avec l’un de ses fils joué par Pierre Niney. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

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Toni Erdmann

Toni Erdmann : Voici un OVNI allemand qui a séduit la presse internationale à Cannes l’an passé. Cette comédie absurde sur le bonheur semble étrange au plus haut point. Pourtant, de façon unanime, on a souligné la belle irrévérence du personnage principal qui tente désespérément, en prenant les traits d’un personnage loufoque, d’humaniser sa fille devenue une carriériste rigide et froide. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

A Cure for Wellness (Cure de bien-être) : Un jeune cadre part à la recherche de son patron, disparu dans un centre de santé en Suisse. Sur place, on lui diagnostique une étrange maladie affectant tous les patients de l’institut. Son cauchemar ne fait alors que commencer. Gore Verbinski est aux commandes de ce thriller angoissant et délirant. Date prévue de sortie en salle : 17 février.

Ça sent la coupe : Louis-José Houde devient dans ce long métrage un passionné de hockey qui remet sa vie en question au moment où sa blonde le quitte. Adaptation du roman à succès de Matthieu Simard, cette comédie dramatique signée Patrice Sauvé (La Vie, la vie) cible définitivement les 25-45 ans vivant les aléas du célibat et de la quête amoureuse. Date prévue de sortie en salle : 24 février.

Une vie : Ses deux films précédents, La Loi du marché et Quelques heures de printemps, étaient tous deux formidables. Avec Une vie, Stéphane Brizé embrasse la Normandie du XIXe siècle pour mieux adapter Maupassant, braquant sa caméra sur Jeanne, un personnage féminin fascinant, au cœur d’un récit que ne renierait pas Flaubert ou Thomas Hardy. Date prévue de sortie en salle : 24 février.