Paname, suite et retour!
Les entrevues se sont succédé de façon étourdissante, les acteurs, actrices, et réalisateurs de l’Hexagone accueillant dans des chambres exiguës des journalistes internationaux à la queue leu leu. Des chambres dont les poignées de porte, faut-il le rappeler, sont ornées de chronomètre afin de respecter les 10, 15 ou 20 minutes accordées pour mettre en valeur les films achetés par les différents distributeurs mondiaux.
Ainsi, de samedi à lundi, j’ai eu la chance de rencontrer en vitesse plus d’une quinzaine d’artisans du septième art français : François Cluzet (plus ou moins convaincant), François Ozon (toujours aussi vif d’esprit), Sara Forestier (sanguine comme dans L’Esquive), Alexandre Castagnetti et Nicolas Bedos (frères d’armes), Ariel Zeïtoun (lucide et passionné), Albert Dupontel (frondeur, baveux, transparent), Alejandro Jodorowsky (INTENSE), Guillaume Gouix (cabotin) Bertrand Tavernier (rieur et volubile), Sandrine Kiberlain (allumée) et Cédric Klapisch (posé et réfléchi).
Ces rencontres, surtout cette année en ce qui me concerne, ont été assez surprenantes. Certaines déclarations émises ont été aussi touchantes que déstabilisantes : Dupontel soulignant le fait que Sandrine Kiberlain est arrivée sur son tournage sans savoir ses répliques, cette dernière avouant se sentir comme un imposteur quand elle lance un album de chansons, Tavernier s’émerveillant de l’énergie inépuisable de Thierry Lhermitte et Jodorowsky, lui, endossant spontanément la cause d’un cinéma libre et indépendant au Québec, photo à l’appui.
Le bilan se doit d’inclure aussi le constat annuel de la situation du cinéma français en 2013 vu par Unifrance, organisme en charge d’accueillir les journalistes étrangers. Eh bien, là-bas, les questions sont les mêmes qu’ici : le cinéma commercial qui attire les foules ou qui s’effondre parfois sans raison, le cinéma d’auteur plébiscité dans les festivals et n’attirant qu’une poignée de spectateurs une fois rendu en salle, etc. Une chose est sûre, et ce, même si au Québec le cinéma français attire moins de public qu’avant, c’est que l’industrie là-bas, fort de ses 170 productions annuelles, est encore des plus vivantes et des plus diversifiées. L’exception culturelle française existe, et elle existe de plus sur un territoire qui par tradition a toujours laissé une grande place aux cultures étrangères, aux films d’ailleurs. S’il y a un modèle à suivre, de façon générale bien sûr, et ce, malgré tous les questionnements qui refont surface chaque année, c’est bien celui du cinéma français.
À suivre!