Salmigondis du mardi #2
Le décès tout récent et accidentel du compositeur James Horner, spécialisé dans la musique de films, m’a fait réfléchir sur un changement artistique certain entourant ce métier. Durant quelques décennies, une fraternité professionnelle s’exerçait dans le milieu du cinéma. Des partenariats solides entre cinéastes et compositeurs semblaient presque relevés du mariage biblique. Pensons aux tandems mythiques formés de Leone et Morricone, Fellini et Rota, Lynch et Badalamenti, Hitchcock et Hermann, Spielberg et Williams, etc.
Aujourd’hui, les compositeurs les plus réputés travaillent pour de multiples réalisateurs dont les univers ont parfois très peu à voir avec la vision artistique de celui qui signera toutes les musiques de leurs films, souvent conçus en rafales ou simultanément. Par exemple, aussi talentueux qu’il soit, Alexandre Desplat voit depuis quelques années ses œuvres se perdre à travers les films de Wes Anderson, de Jacques Audiard et de Daniel Auteuil, sans pour autant tisser de liens solides avec un réalisateur en particulier. Il compose à un rythme effréné, réalise bon an, mal an, la musique de six à sept longs métrages signés par des metteurs en scène de différents pays.
M’enfin, loin de moi l’idée d’être nostalgique, mais bon, le décès de James Horner m’a apporté cette réflexion. Cela dit, concernant ce dernier, je garderai un beau souvenir de son travail en général. Horner aura coloré de ses plus belles partitions des films comme Braveheart, Le Nom de la rose, Swing Kids et plus encore. Évidemment, le grand public se souviendra davantage de lui pour avoir pondu le ver d’oreille de centre commercial qu’est devenue la chanson thème de Titanic. Moi, je préfère me souvenir que la version chantée de son thème fut fort heureusement gardée pour le générique de fin…
Mais bref, si l’univers des musiques de films vous passionne, il vous faut découvrir le site Internet http://www.lagrandeevasion.fr qui se spécialise dans ce domaine, officiant comme une Web radio entièrement consacrée aux musiques originales et aux chansons interprétées dans des longs métrages aussi bien français, américains qu’ internationaux, et ce, de toutes les époques. De plus, les indications d’usage (titre de l’œuvre, titre du film, année, nom du compositeur et nom du réalisateur) sont bien présentes. Un réel plaisir pour les oreilles d’un cinéphile mélomane.
Cela dit, pour revenir à mes récents classements des meilleurs acteurs et meilleures actrices de cinéma du moment, certains noms, omis dans mes listes, ont été suggérés par des lecteurs. En voici quelques-uns : Joaquin Phoenix, Juliette Binoche, Gael Garcia Bernal, Anne Dorval, Jessica Chastain, Daniel Day-Lewis, Matthew McConaughey entre autres. Tous très talentueux. Avoir plus de place, j’aurais moi-même ajouté un Philip Seymour-Hoffman s’il n’était pas décédé récemment ou bien les Christian Bale, Ricardo Darin, Reda Kateb, Alicia Vikander, Matthias Shoenaerts, Vincent Cassel et Léa Seydoux qui auraient facilement pu s’y trouver.
En terminant, un petit mot sur les films québécois qui sortiront d’ici l’automne. L’été étant la saison la plus calme de ce côté, entre le 1er juillet et le 1er septembre, on ne dénombre que cinq longs métrages québécois qui se tailleront une place dans nos salles. En voici la courte liste : Le Bruit des arbres (de François Péloquin, avec Roy Dupuis), Ego Trip (de Benoît Pelletier, avec Patrick Huard), Le Mirage (de Ricardo Trogi, avec Louis Morissette), Le Journal d’un vieil homme (de Bernard Émond, avec Paul Savoie), Turbo Kid (du collectif RKSS, avec Laurence Lebœuf). Des œuvres très différentes les unes des autres, à découvrir si on est le moindrement intéressé par ce qui se fait ici.