Les dix films de mars 2022

Au menu du mois de mars, plusieurs curiosités qui pourraient nous surprendre, dont la romance historique Mothering Sunday avec Colin Firth et du côté de la France, sur fond de triangle amoureux, la nouvelle réalisation de Nicole Garcia intitulée Les Amants avec Pierre Niney. Il y aura aussi les sorties de Memory Box (coproduit avec le Québec et le Liban) et de Louloute, une comédie dramatique avec la talentueuse Laure Calamy (Antoinette dans les Cévennes). Les amateurs d’action, de personnages balaises ou de comédies se rabattront sur Opération Fortune de Guy Ritchie ou sur le tandem formé de Sandra Bullock et Channing Tatum dans The Lost City, film d’aventure où toute subtilité semble bannie. Au-delà de ces titres, voici les dix films qui, selon moi, se démarquent ce mois-ci dans l’agenda.

NDLR : Ce texte de blogue est dédié à la mémoire de Serge Pallascio récemment décédé. Serge a collaboré durant des années au Magazine Le Clap. Sa grande cinéphilie et sa curiosité pour le travail des artisans du septième art émanaient de ses dizaines d’entretiens menés dans le cadre de la chronique Le Cinéma vu par. Nos plus sincères condoléances à tous ses proches.

1- Le Batman (The Batman) : Robert Pattinson a été choisi pour incarner cette nouvelle mouture du super-héros masqué dans une version qu’on nous présente comme étant plus sombre que les plus récentes productions DC avec Ben Affleck. Le Sphinx, joué par Paul Dano, La femme chat interprétée par Zoë Kravitz et le Pingouin, incarné par Colin Farrell, sont appelés à être les super-vilains de service dans ce film réalisé par Matt Reeves (Cloverfield).

2- X : En plein coeur du Texas, un vieux couple accueille dans sa demeure l’équipe de tournage d’un film porno. Dès la tombée de la nuit, tout va dégénérer complètement. Réalisé par Ti West (The House of the Devil), X serait le film d’horreur à voir ce mois-ci.

3- Ouistreham : Juliette Binoche se retrouve au coeur de ce drame social adaptant l’essai de Florence Aubenas. L’écrivain Emmanuel Carrère (La Moustache, L’Adversaire) endosse le rôle de réalisateur pour mettre en scène ce récit sur une autrice qui se fait engager comme femme de ménage pour bosser sur les traversiers en Normandie. Sa mission vise à témoigner, dans un livre à paraître, du quotidien difficile vécu par des femmes dont la précarité économique et les conditions de travail sont trop peu connues.

4- Barbaque : Marina Foïs et Fabrice Éboué (aussi réalisateur) forment un couple qui tient une boucherie dans la cité du Havre. Leur commerce connaîtra un succès boeuf le jour où il se mettront à vendre du « jambon iranien ». Mais quelle est la recette secrète de ce jambon qui, bien que leur apportant une clientèle inespérée, pourrait aussi les mener à leur propre perte. Humour gore, absurde et politiquement incorrect au menu.

5- Jockey : On dit le plus grand bien de ce drame mettant en vedette Clifton Collins Jr., acteur sous-estimé. Il interprète ici le rôle d’un jockey au bord de la retraite qui entend participer à une ultime compétition au moment où il découvre qu’un autre cavalier pourrait être son fils.

6- Le Tailleur (The Outfit) : Mark Rylance incarne un tailleur londonien exilé à Chicago qui tient un petit commerce spécialisé dans les vêtements faits sur mesure. Sa clientèle aussi aisée que mafieuse pourrait cependant rapidement faire de lui un complice de ce milieu criminel et retors.

7- Trois fois rien : Antoine Bertrand fait équipe avec Philippe Rebbot et Côme Levin pour former un trio de sans-abris qui gagnent inopinément une fortune au loto et qui doivent trouver une solution rapide afin de pouvoir légalement encaisser cette somme inespérée qui les sortira de la pauvreté. Comédie française de Nadège Loiseau où l’ex-Bougon aura l’occasion d’en faire des tonnes.

Trois fois rien

8- Un monde : La réalisatrice française Laura Wandel nous propose un film rempli d’émotions où un frère et une soeur deviennent les pierres angulaires d’une réflexion sur l’intimidation chez les enfants des écoles primaires. Un monde est un long métrage puissant et douloureux à la fois, filmé à hauteur d’enfants. À voir!

9- Nouveau-Québec : Christine Beaulieu joue le rôle de Sophie qui se rend à Schefferville, avec son amoureux, pour récupérer les cendres de son père décédé et régler les détails entourant la vente de son chalet. Mais un incident dramatique survient et la force à rester sur place plus longtemps que prévu, ce qui l’amènera à découvrir des choses étonnantes et à faire de l’ordre dans sa vie. Un film réalisé par Sarah Fortin.

10- Tout partout à la fois (Everything Everywhere All at Once) : Michelle Yeoh joue une femme au bord de la crise de nerfs qui peine à remplir sa déclaration de revenus. L’humour déjanté des réalisateurs Daniel Scheinert et Daniel Kwan (Swiss Army Man) sera au centre de cette comédie d’action et de science-fiction aux multiples univers.

L’événement

Anamaria Vartolomei dans L’Événement

Le film français L’Événement, réalisé par Audrey Diwan, a fait sensation en 2021, gagnant le Lion d’or à la plus récente édition de la Mostra de Venise. Il arrive enfin sur nos écrans ce mois-ci. Le long métrage tire son origine du roman autobiographique d’Annie Ernaux publié en 2000. Le récit retrace comment, dans la France du début des années 60, l’écrivaine alors toute jeune étudiante universitaire, doit trouver une façon pour se faire avorter alors que la chose est encore illégale au pays. Audrey Diwan, aussi réalisatrice de Mais vous êtes fous et scénariste de Bac Nord, nous donne des détails sur cette deuxième réalisation, un film concocté avec intelligence et sensibilité, porté par la formidable performance d’Anamaria Vartolomei dans le rôle principal.

Le Clap : Audrey, votre film se déroule en 1963 et permet de remettre en contexte une époque pas si lointaine où des changements sociaux majeurs étaient nombreux à poindre à l’horizon.

Audrey Diwan : Oui, à ce moment, la jeunesse française était en train de se constituer en tant que corps social distinct, d’affirmer sa voix. C’est particulier de s’imaginer tous ces jeunes de vingt ans tentant de se rapprocher et de s’émanciper dans un cadre social encore très rigide où il était interdit de se toucher. Écrire et mettre en scène ce film, c’est à la fois raconter l’interdit et le désir.

Audrey Diwan, réalisatrice, tenant le Lion d’or remporté à Mostra de Venise.

Le Clap : Remonter dans le temps, c’est inévitablement faire des découvertes sur la société de l’époque et la façon dont l’avortement était vu. C’était un tabou énorme.

AD : J’ai été très surprise par ce phénomène d’autant plus que j’ai moi-même déjà avorté. Le livre d’Annie Ernaux n’est pas son plus connu. Sa sortie a été assez confidentielle. En me plongeant entièrement dans le bouquin et dans cette époque, j’ai réalisé que je ne connaissais pas grand-chose à l’avortement clandestin. J’ai constaté l’ampleur de ma méconnaissance sur le sujet. La réalité était brutale. Elle l’est encore, car elle nous amène à nous interroger à nouveau sur ce qui se passe dans le monde, là où l’avortement est encore interdit du moins dans des dizaines de pays. J’ai discuté longuement avec Annie Ernaux lors de l’écriture du film et son parcours m’a impressionnée. Elle venait d’un milieu prolétaire, de la campagne, mais elle s’est rendue à l’université, elle a traversé les époques et les barrières de classes. Son histoire, c’est aussi celle d’une femme qui trouve et fait sa place dans la société.

Le Clap : Anamaria Vartolomei est d’une grande justesse dans le rôle d’Anne. Comment a-t-elle obtenu le rôle?

AD : Je travaille avec une excellente directrice de casting qui savait que je voulais une jeune actrice qui puisse oublier la caméra, car mon tournage allait être immersif et chorégraphique à la fois. Il fallait trouver un savoir-faire naturel à l’écran et Anamaria l’avait d’instinct en nous offrant un jeu minimaliste. Son personnage étudie les lettres, la littérature, il fallait quelqu’un qui maîtrise le texte et les mots. Chose qu’elle savait faire à la perfection.

Sandrine Bonnaire et Anamaria Vartolomei

Le Clap : Sandrine Bonnaire apparaît dans un rôle secondaire dans votre film. C’est une belle faveur qu’elle vous accorde.

AD : Qu’elle accepte un second rôle démontre son intelligence et sa grande humilité. C’est la marque des grandes actrices. Et ce qui est drôle, c’est que Sans toit ni loi, qui a marqué sa carrière de comédienne, a aussi gagné le Lion d’or en 1985. Mais surtout, c’est que cette oeuvre signée Agnès Varda nous servait de matrice lors du tournage. J’ai montré ce film à Anamaria pour qu’elle s’inspire du sentiment de liberté qui s’en dégage, pour qu’elle constate à quel point ce personnage joué par Sandrine est très vertical dans sa façon d’être et d’apparaître à l’écran.

Le Clap : En 2021, Titane et L’Événement ont été les deux films français les plus salués par les critiques et les festivals à l’international. Les deux sont réalisés par des femmes, Julia Ducournau et vous. Symboliquement, c’est un beau hasard.

AD : Oui, mais j’en fais une lecture toute personnelle et particulière. Julia et moi, nos films du moins, représentent une industrie qui désarme très lentement sa méfiance envers des réalisatrices qui ont un point de vue, voire un parti pris, à mettre de l’avant au grand écran. Et cette méfiance, pour l’atténuer, c’est un processus qui est long, très long. Seulement un quart des films européens sont actuellement réalisés par des femmes. J’espère que nous sommes les nouveaux rouages permettant de désamorcer ce système et cette méfiance petit à petit.

Cette entrevue a été réalisée dans le cadre des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2022.

Médecin de nuit

Vincent Macaigne dans Médecin de nuit

Dans Médecin de nuit, Vincent Macaigne a trouvé un rôle qui casse son image d’acteur à la fois un peu maladroit, mais fort doué pour la comédie. Dans ce drame sous tension réalisé par Elie Wajeman (Alyah, Les Anarchistes), le comédien incarne Mikaël, un médecin et père de famille qui patrouille les rues de Paris la nuit afin de faire des visites à domicile auprès de nombreux patients. Sa vie nocturne est cependant chaotique, car il participe à un trafic de médicaments, de concert avec son ami Dimitri (Pio Marmaï), un pharmacien endetté et conjoint de sa maîtresse Sofia (Sara Giraudeau). Insomnie, toxicomanie et adultère, voilà ce qui gangrène petit à petit ce médecin de nuit. Rencontre avec Vincent Macaigne et Elie Wajeman qui nous parlent de ce film noir aussi prenant qu’étouffant.

Le Clap : Elie, cette histoire singulière vise à raconter la vie de nuit d’un médecin itinérant. D’où vous vient cette idée?

Elie Wajeman : J’ai un copain médecin qui pratique son métier de cette façon, de nuit, à Paris. J’ai rapidement compris que ça pouvait devenir un beau personnage romantique pour le cinéma, surtout pour un film noir. Juste le voir traverser Paris la nuit, en voiture, c’est déjà très cinématographique. Ces gens qui vivent de nuit, on les appelle « les nuiteux » et ils ont le sentiment que la ville leur appartient durant ce moment. Ces médecins sont un peu punks, ils ont du vécu et des parcours étonnants. Ceux qui profitent du trafic de médocs pour se faire un peu d’argent sont nombreux. Je voulais aussi montrer Paris comme une ville qui n’est pas que bourgeoise avec ses recoins où la vie est dure, où il y a de la solitude, des appartement vétustes, voire pourris. Avec le film noir comme genre, on peut faire une étude sociale, montrer ce qui se passe la nuit et qu’on ne voit pas.

Elie Wajeman, réalisateur

Le Clap : Vincent, on vous connaît principalement pour avoir tenu de nombreux rôles comiques. Ici, on peut carrément parler de contre-emploi. Ça ne se refuse pas une telle offre, non?

Vincent Macaigne : Oui, c’est un rôle qui ne se refuse pas et Elie m’a fait confiance dès le début. Jouer Mikaël, ça m’a permis de creuser une part de jeu que je n’avais jamais exploré avant. Il est moins bavard que d’autres personnages que j’ai pu jouer et aussi plus physique dans son jeu. Je sortais du tournage de L’Origine du monde de Laurent Lafitte où je jouais presque constamment nu et où j’étais plus gros, plus rond. J’ai alors dû travailler pour avoir l’air physiquement plus sec et brutal. J’ai fait un régime et suivi un entrainement physique, j’ai fait du sport et j’ai dû passer mon permis de conduire pour faire ce film (rire)! Tout ça en suivant les médecins de nuit dans leurs rondes nocturnes pour mieux comprendre leur réalité. L’air de rien, tout ça a nourri mon imaginaire pour tourner chacune des séquences. Le film se passe en une nuit et l’impact est violent. Il fallait être dans le bon tempo pour chacune des scènes.

Le Clap : Elie, pourquoi justement avoir choisi Vincent pour incarner ce médecin?

EW : J’ai pensé à lui avec naïveté et même si c’était nouveau pour lui d’incarner un tel personnage, ça a été très naturel, voire simple. Je n’ai jamais été inquiet. C’est un acteur formidable. Son personnage est ambigu et couche après couche, on le découvre véritablement, aimable et salaud à la fois dans sa vie sentimentale, avec sa femme et sa maîtresse. Tout ça divise notre perception et j’aime bien ça. En toile de fond, la nuit devient presque un personnage en soi. C’est d’ailleurs l’élément radical qui a tout changé dans mon scénario. La brutalité nocturne dans le film fait qu’il se distingue, et ce, sans nuire au côté documentaire du sujet, ni au romantisme de la fiction, voire au lyrisme qui définit cette histoire de médecin de nuit.

Le Clap : On voit Médecin de nuit et on songe inévitablement à d’autres films qui se déroulent entre le soir et petit matin comme Taxi Driver. Quelles ont été vos influences?

EW : J’avais effectivement des références en tête pour le tournage. Je pense à des longs métrages américains comme Lenny, Conversations secrètes, Mean Streets, The Panic in Needle Park et After Hours. Des oeuvres qui offrent des portraits existentiels et qui suivent la dérive psychologique d’un homme. Mon film, c’est aussi un portrait de la France contemporaine mais le secret, c’est qu’au départ, c’est une adaptation de la pièce Platonov de Tchekhov qui se concentre sur un type écartelé entre plusieurs femmes exactement comme Mikaël.

VM : Et pour compléter ce que vient de dire Elie, le résultat pour moi, c’est qu’il se dégage de Médecin de nuit une belle et cruelle vérité.

Le film Médecin de nuit est disponible en location sur le site des cinémas Le Clap.

Cette entrevue a été réalisée sur invitation, dans le cadre de la 22e édition des Rendez-vous du cinéma d’UniFrance 2020, à Paris.

Février 2022 en dix films

Ça va se bousculer dans l’agenda des sorties en février, car les longs métrages (dont les lancements sont prévus depuis Noël) seront nombreux à vouloir leur place au grand écran, notamment parce que les salles seront enfin rouvertes. À travers des longs métrages comme Marry me (drame romantique avec J. Lo) ou encore plus irrévérencieux comme le nouveau Jackass, on pourra voir quelques films familiaux dont Le Loup et le lion et Vaillante ainsi que le retour du détective Hercule Poirot dans Mort sur le Nil. Il y aura également de la place pour l’absurde avec Le Bruit des moteurs mettant en vedette Robert Naylor et Studio 666, comédie d’horreur avec les membres des Foo Fighters. Mais voici dix autres titres qui feront grandement saliver les cinéphiles lors du mois le plus court de l’année!

1- Julie (en 12 chapitres) : Gros coup de coeur pour ce drame romantique présenté à Cannes l’an passé, réalisé par Joachim Trier et relatant les hésitations sentimentales d’une Norvégienne, Julie (jouée par la pimpante Renate Reinsve), écartelée entre son amour pour Aksel et sa passion pour Eivind. Réalisé avec maestria, le film nous fait passer par toute la gamme des émotions liées aux relations amoureuses qui nous déchirent.

2- Drive my Car (Conduis mon char) : Cette adaptation filmique d’une nouvelle de Murakami a fait sensation à Cannes, gagnant le prix du meilleur scénario. Le film dépeint la rencontre entre un metteur en scène et sa chauffeuse privée alors que le premier tente de monter la pièce Oncle Vania de Tchekhov à Hiroshima. Les deux personnages vivent un deuil et, de confidence en confidence, se soutiendront mutuellement vis-vis leur peine respective.

L’Événement, réalisé par Audrey Diwan.

3- L’Événement : Ce drame raconte, dans la France du début des années 60, les efforts ardus d’une jeune étudiante pour se faire avorter. Transposant au grand écran le récit autobiographique d’Annie Ernaux, cette réalisation d’Audrey Diwan a obtenu le Lion d’or à la dernière Mostra de Venise. Un des meilleurs films français de 2021. À ne pas rater.

4- Cyrano : Voici l’adaptation de la comédie musicale Off Broadway s’inspirant du Cyrano de Bergerac de Rostand. Après la scène, le très talentueux Peter Dinklage (Tyrion Lannister dans Game of Thrones) reprend pour le grand écran le rôle principal de Cyrano.

5- The Cursed : Fin XIXe, une enquête est menée dans une petite bourgade à la suite de la mort d’un jeune garçon. On tente alors de retrouver l’animal sauvage qui serait à l’origine de cette agression. Ce film d’horreur folklorique réalisé par Sean Ellis nous amène sur la piste d’un loup-garou sur fond de cauchemar gothique.

6- Madres paralelas (Mères parallèles) : La nouvelle réalisation de Pedro Almodóvar, portée à nouveau par des personnages féminins forts, est l’une de ses plus belles en carrière. Penélope Cruz joue une quarantenaire qui donne naissance à un enfant au même moment qu’une adolescente avec laquelle elle se lie d’amitié. Évidemment, ces naissances apporteront des complications totalement insoupçonnées pour les deux nouvelles mères. À voir absolument.

7- Uncharted : Tom Holland est la tête d’affiche de ce drame d’action inspiré par une série de jeux vidéo du même nom. Il y joue le jeune Nathan Drake qui, accompagné de son mentor, doit retrouver un trésor valant 5 milliards de dollars. Des cascades époustouflantes arrangées avec le gars des vues seront au menu.

8- Flee : À la fois film documentaire et d’animation, cette coproduction danoise rappelle dans sa forme Téhéran tabou et Valse avec Bachir. Elle raconte la fuite d’Afghanistan d’Amin et de sa famille dans les années 90. leur long chemin vers une nouvelle terre d’accueil, la Suède, en passant par le Danemark et la Russie. Le parcours d’exilé d’Amin est aussi construit autour de son homosexualité cachée et par sa crainte d’être rejeté par sa famille plutôt conservatrice. Un récit humaniste touchant, aux images magnifiquement animées.

9- Illusions perdues : Grosse distribution pour ce nouveau film de Xavier Giannoli (À l’origine, L’Apparition), cinéaste adepte des histoires de faux-semblants. Pour cette adaptation du roman de Balzac, on retrouve au grand écran Benjamin Voisin, Cécile de France, Xavier Dolan, Vincent Lacoste et Gérard Depardieu. Une étude relevée et cruelle des relations humaines dans le Paris du XIXe. Une adaptation brillante rappelant Ridicule. À voir sur grand écran, bien sûr!

10- Licorice Pizza (Rêver grand) : Début des années 70, à Los Angeles, un étudiant rêvant de devenir acteur (Cooper Hoffman) rencontre une jeune photographe (Alana Haim) et se lance avec elle dans la vente de matelas d’eau. Ensemble, à Hollywood, ils font la rencontre d’un producteur (Bradley Cooper) et d’un acteur célèbre (Sean Penn) tout en s’impliquant dans la campagne d’un candidat aux élections (Benny Safdie). Et on allait oublier de souligner que c’est Paul Thomas Anderson qui est aux commandes de tout ça. Dire qu’on a hâte est un euphémisme. Le film devait sortir à Noël. C’est un grand bonheur de constater qu’il prendra enfin l’affiche ici dès la réouverture des salles.