Début décembre, trois longs métrages de fiction tournés majoritairement dans la région de Québec prennent l’affiche en salle : L’Effet, réalisé par Jocelyn Langlois, Diego Star du cinéaste Frédérick Pelletier et Il était une fois les Boys, du réalisateur-producteur Richard Goudreau.
S’il faut saluer ce fait, il faut aussi ajouter que les films tournés dans la capitale sont rares. Bernard Émond et Marc Fafard ont bien posé leurs caméras ici pour leurs derniers films (Tout ce que tu possèdes, Dragons), mais la grande majorité des tournages se déroule depuis longtemps à Montréal en raison des coûts de production moindres, de la disponibilité de la main-d’œuvre spécialisée et de la présence là-bas de réalisateurs, scénaristes et boîtes de production bien en vue par les bailleurs de fonds du provincial et du fédéral.
Saluons donc l’arrivée en salle de ces trois films dans lesquels vous reconnaîtrez les paysages de la région puisqu’ils sont au cœur de leurs récits. L’Effet, produit par Ciné-Scène pour un peu moins d’un million de dollars, se distingue par son originalité. Il s’agit d’un film d’anticipation tablant sur une fin du monde annoncée par l’entremise d’une panne énergétique généralisée et tourné comme un road movie intimiste. Diego Star, de son côté, s’intéresse à la vie sur un cargo et, surtout, à la rencontre inopinée entre un marin africain et une Lévisienne, le tout filmé en plein hiver au chantier Davie. Enfin, pour le cinquième volet des aventures des Boys, nous avons droit à un antépisode se déroulant en 1967 et gravitant autour de l’origine de la forte amitié liant les différents personnages de la série de films. Si ce nouveau volet a été tourné ici plutôt qu’à Montréal, c’est tout simplement qu’on voulait s’assurer d’avoir des paysages enneigés lors des scènes extérieures d’hiver.
On espère évidemment que tous ces films feront boule de neige, sans mauvais jeu de mots. Une chose est sûre : si on fait le bilan des films québécois sortis en salle en 2013, bon nombre d’entre eux furent tournés à l’extérieur de Montréal. Citons, par exemple, Le Démantèlement, tourné au Lac-Saint-Jean, La Maison du pêcheur, Ressac et Une jeune fille, tous réalisés en Gaspésie, et plusieurs autres comme Lac Mystère et Les 4 soldats qui ne montraient pas le pont Champlain en toile de fond. Est-ce une tendance? Rien n’est moins sûr! Mais on ne peut que se réjouir de ce constat qui nous permet de sortir de la métropole et d’aller à la rencontre d’autres réalités québécoises.