On n’aperçoit aucun réel nouveau « blockbuster »sur le radar pour le mois d’août. Toute la place est laissée à des œuvres plus singulières, au cinéma indépendant américain, aux productions étrangères ou à d’autres plus marginales dans leur facture. Et c’est tant mieux! Donc, à venir sous le signe du lion, des réalisations signées par Bigelow, Soderbergh, Kusturica, Robert Morin, etc. Alléchant programme de fin d’été.
1-A Ghost Story (Une histoire de fantôme) : Voilà un drame fort intrigant mettant en vedette Casey Affleck (Manchester By The Sea) et Rooney Mara (Carol). Bien qu’associé au cinéma d’horreur fantastique de par sa thématique, il semble que ce film onirique se distingue agréablement par son regard sur le temps qui passe et notre rapport à l’univers.
2-Detroit : Après s’être intéressée à la guerre et au terrorisme, Kathryn Bigelow nous plonge à Detroit en 1967 pour reconstituer un événement sombre de la récente histoire des États-Unis, celle des funestes émeutes raciales survenues dans la ville de l’automobile. En résulte un film sous tension, et ce, durant 2h20, et dont le coeur est constitué d’une heure insoutenable où règne l’abus de pouvoir de quelques cruels policiers hors de contrôle. Incontournable !
3-On The Milky Road (L’Amour et la paix) : On attend depuis longtemps le grand retour au cinéma d’Emir Kusturica (Le Temps des Gitans, Underground). Sera-ce le cas avec cette nouvelle offrande centrée sur une histoire d’amour en période de guerre ? En vedette, Monica Bellucci et le cinéaste serbe dans les deux premiers rôles, et des images teintées de réalisme magique sur fond de décors balkaniques, musique exotique à l’appui, qui nous font déjà saliver.
4-The Dark Tower (La Tour sombre) : Ça fait un bail qu’on parle de l’éventuelle adaptation de cette saga littéraire signée Stephen King. C’est maintenant chose faite. Matthew McConaughey et Idris Elba se trouvent au cœur de ce western fantastico-apocalyptique tourmenté. On est curieux du résultat.
5-Good Time : La rumeur cannoise est unanime : voici un thriller exécuté de main de maître par les frères Safdie. Un polar qui débute par un braquage, qui tourne mal et qui sera suivi d’une nuit d’insomnie shootée aux rebondissements de toutes sortes. Robert Pattinson y trouve son meilleur rôle à vie, selon les critiques.
6-The Glass Castle (Le Château de verre): Du côté des drames intimistes à saveur biographique, on aurait pu aussi opter pour Menashe. The Glass Castle, lui, relate les souvenirs de Jeannette Walls (Brie Larson), une Américaine qui a vécu de façon nomade son enfance, entourée de parents (Naomi Watts et Woody Harrelson) bohèmes excentriques, aussi endettés qu’immatures.
7-Sage Femme : Il y a évidemment deux bonnes raisons d’aller voir ce film de Martin Provost (Séraphine) : Catherine Deneuve et Catherine Frot, deux des meilleures actrices françaises. La première joue l’ex-belle-mère qui revient subitement dans la vie de la seconde, fille de l’homme qu’elle avait quitté sans crier gare. Plaies ouvertes non cicatrisées, non-dits et surtout, une qualité de jeu remarquable de la part des Catherine, sont le cœur et l’âme de cette œuvre sincère et touchante.
8-Logan Lucky (Le Destin des Logan) : J’adore quand Steven Soderbergh nous concocte une œuvre à mi-chemin entre le film de genre et la comédie et qu’il y insère son lot de gueules patibulaires. Dans ce registre, Daniel Craig est ici méconnaissable en tête brûlée sortie de prison. Voilà un polar estival barjo sur fond de course NASCAR.
9-La Confession : Après le troublant Made in France, portant sur le djihadisme, Nicolas Boukhrief nous arrive avec sa propre version de Léon Morin, prêtre, roman déjà adapté au cinéma en 1961 par Jean-Pierre Melville. Romain Duris et Marine Vacth se donnent la réplique dans ce drame historique où une passion refoulée nourrit un récit se déroulant (encore) sous l’Occupation.
10-Le Problème d’infiltration : Robert Morin aime quand ça grafigne. Dans sa nouvelle réalisation, le cinéaste met en scène Christian Bégin (formidable et inquiétant) dans le rôle d’un chirurgien égoïste, sur le fil du rasoir, lui qui en 24 heures verra son petit royaume se désintégrer peu à peu. Voilà un film dur, provoquant et acerbe, qui tape fort sur l’image du parvenu contrôlant dont la réussite et le bonheur ne tiennent qu’à un fil.
Bonjour,
J’aimerais savoir si vous prévoyez bientôt la projection de l’incontournable film/documentaire de Al Gore intitulé « An inconvenient Sequel » . Ce film est présentement à l’affiche à Montréal.
Je vous remercie à l’avance. H.Proulx
Bonjour, pour l’instant le documentaire ne sort qu’à Montréal en version originale anglaise. Il faudra surveiller si une copie atterrira ici dans les prochaines semaines. Merci de votre intérêt.