Un récent texte du site Internet spécialisé IndieWire relançait le débat sur le prix du billet de cinéma. Cette fois-ci, l’angle abordé était celui du prix pour voir un blockbuster hollywoodien par rapport à celui pour un film indépendant ou d’auteur. La question se pose mais le débat devrait ratisser plus large, car beaucoup d’éléments entrent en ligne de compte.
Actuellement, l’argent demandé pour un billet est grosso modo redistribué entre le producteur, le distributeur et le diffuseur d’un film. Il y a aussi les taxes qui sont comptabilisées. Un producteur investit de l’argent pour qu’un film voie le jour. Puis, un distributeur lui assure une visibilité dans un certain nombre de salles et de villes. Le diffuseur, lui, est le propriétaire des salles où on projette le film en question. À titre d’exemple, à Québec, Le Clap et l’Odéon sont des diffuseurs.
Actuellement, il y a déjà bien souvent une différence de prix notable pour voir un film américain à grand déploiement comparé à un film québécois ou étranger. De façon presque systématique, en soirée, on impose le coût de la technologie 3D et des lunettes cheap qui vont avec lors de l’achat d’un billet pour voir un blockbuster rempli d’effets spéciaux, et ce, même si le long métrage n’a pas été filmé en 3D et qu’il ne profite que d’effets de profondeur et de relief ajoutés en postproduction. Un bonus qui ne séduit présentement personne.
Il faut également se poser la question suivante. Un film qui a coûté moins cher à produire doit-il se vendre moins cher une fois rendu en salle? Si oui, à l’inverse, exiger un prix plus élevé pour voir les grosses productions serait vu comme une forme de taxes à effets spéciaux. Est-ce logique, voire acceptable? Dans l’industrie du spectacle musical, oui. La politique est déjà en place et on a pu remarquer un bon spectaculaire du prix des billets pour les mégashows, et ce, depuis plusieurs années alors qu’à l’inverse, le prix du billet de cinéma a peu augmenté durant les trois dernières décennies.
Une sortie au cinoche demeure encore l’une des plus abordables comparée à une sortie pour un concert, une partie de hockey ou une pièce de théâtre. Au cinéma, le stationnement est presque assurément gratuit, du moins à Québec et Lévis. Le seul bogue côté portefeuille, c’est bien l’achat de l’inévitable et onéreux combo familial pop-corn-liqueur-sucrerie. Il faut aussi dire que la réflexion entourant le coût d’une sortie au cinéma prend peu à peu une autre direction, soit celle d’une carte d’abonnement. Au Québec, Le Clap fait figure de précurseur de ce côté avec l’Abonne-Clap et on voit l’idée faire du chemin tranquillement chez nos voisins du sud. Un abonnement annuel, valide dans la plupart des cinémas chez l’oncle Sam ramènerait-il une clientèle égarée? C’est du moins un modèle qui en séduit plus d’un au sein de l’industrie qui, il ne faut se le cacher, fait présentement de l’urticaire face au développement de marché à l’échelle mondiale de Netflix. À suivre.