Ceux qui suivent l’arrivée des nouveautés québécoises en salle et qui s’intéressent le moindrement à la littérature d’ici auront sûrement remarqué le nombre élevé de romans québécois adaptés au grand écran cet automne ou destinés à l’être et au courant de 2018.
En effet, en cette rentrée automnale, les romans reprenant vie sous la forme d’un film sont nombreux et ont pour titres : Et au pire, on se mariera (écrit par Sophie Bienvenu, réalisé par Léa Pool), Salut mon roi mongol ! (Les Rois mongols, Nicole Bélanger, Luc Picard), Pieds nus dans l’aube (Félix Leclerc, Francis Leclerc, à l’affiche fin octobre), La Petite Fille qui aimait trop les allumettes (Gaétan Soucy, Simon Lavoie, à l’affiche début novembre) et Haine-moi ! (Ailleurs, Paul Rousseau, Samuel Matteau, entièrement tourné à Québec et qui sortira fin 2017).
Si tendance il y a de ce côté, elle semble vouloir se poursuivre en 2018 puisque sont annoncées les sorties d’Il pleuvait des oiseaux (Jocelyne Saucier, Louise Archambault), Mr. Roach (Rawi Hage, Guy Édoin) et La Chute de Sparte (Biz, Tristan Dubois). Si on regarde à plus long terme, de nombreux ouvrages sont en cours d’adaptation : Francis Leclerc planche sur Le Plongeur de Stéphane Larue, Podz sur Le Christ obèse de Larry Tremblay, Louise Archambault sur Tarmac (rebaptisé Hope), signé Nicolas Dickner, tandis que Sophie Bienvenu scénarise elle-même l’adaptation de son roman Chercher Sam.
Bref, de quoi faire saliver les lecteurs et les cinéphiles qui peuvent quand même être déçus par la transposition en images d’un univers au départ conçu autour de l’amour des mots. Dans tout ça, il faut aussi préciser que plusieurs réalisateurs et scénaristes adaptent très librement l’œuvre qui les inspire. Certains auteurs participent à l’écriture du scénario, d’autres préfèrent ne pas être liés au projet afin de s’en détacher. On a même vu des écrivains, comme Gaétan Soucy, choisir eux-mêmes le cinéaste (Simon Lavoie) chargé de la mise en images de leur roman (La Petite Fille…).
Cela dit, est-ce une tendance plus forte qu’à l’habitude? Difficile à dire, surtout que le cinéma québécois a toujours puisé çà et là dans sa littérature, et ce, depuis Un homme et son péché en 1949. Les cinématographies étrangères font de même depuis des lustres. Et quand l’adaptation est réussie, chose rare diront certains, c’est à la fois le milieu du livre et celui du septième art qui en profitent. À suivre.