Novembre, le mois des Morts, est des plus ravissants cette année en ce qui concerne la diversité des titres qui prendront d’assaut les écrans de cinéma. Riche et varié en longs métrages en tous genres, le calendrier nous permettra de voir des blockbusters comme le troisième volet des aventures du dieu scandinave Thor, La Ligue des justiciers réunissant la crème des superhéros de DC, une nouvelle mouture du Crime de l’Orient-Express avec Johnny Depp et Daisy Ridley, des biopics sur la chanteuse Barbara et sur Churchill, des longs métrages québécois comme Radius, Y’est où le paradis?, Radius et Nous sommes les autres, des films d’animation pour toute la famille comme The Star et Coco, des œuvres indépendantes signées Greta Gerwig (Lady Bird), Todd Haynes (Wonderstruck), Richard Linklater (Last Flag Flying) et Andy Serkis (Breathe) et qui, dans ce dernier cas, amènerait Andrew Garfield jusqu’aux Oscars. Essoufflant tout ça, et c’est sans compter les dix titres suivants, tous fort attractifs et à mettre selon moi en priorité dans votre agenda de sorties.
1- La Petite fille qui aimait trop les allumettes : Cinquième réalisation de Simon Lavoie (Le Torrent) qui adapte ici le singulier roman de Gaétan Soucy à la façon d’un Michael Haneke ou d’un Béla Tarr. Une œuvre achevée, âpre et troublante, tournée en noir et blanc, centrée sur une cellule familiale dysfonctionnelle. Une réussite pour les amateurs du genre.
2- The Florida Project (Mon royaume en Floride) : La rumeur est excellente concernant ce deuxième long métrage de Sean S. Baker (Tangerine). À Orlando, une petite fille de six ans vit dans un motel avec sa jeune mère. En compagnie de ses amis, elle explore le voisinage situé à deux pas de Disney World, sous l’œil protecteur d’un employé du motel joué par Willem Dafoe.
3- Junior majeur : À nouveau réalisée par Éric Tessier, la suite du film Les Pee-Wee 3D met toujours en vedette Antoine Olivier Pilon en jeune hockeyeur qui rêve de faire carrière dans la Ligue nationale. Ici, il doit faire face aux intenses rivalités entre les équipes et les joueurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec.
4- Petit paysan : L’acteur français Swann Arlaud crève l’écran dans le rôle d’un jeune fermier prêt à tout pour sauver son troupeau alors que la maladie de la vache folle vient de s’attaquer à l’une de ses bêtes. Un drame français intimiste et touchant qu’il ne faut pas rater.
5- The Racer and the Jailbird (Le Fidèle) : Du réalisateur flamand Michaël R. Roskam (auteur de l’étonnant Bullhead), ce polar romantique haletant met en scène les excellents Matthias Schoenaerts (De rouille et d’os) et Adèle Exarchopoulos (La Vie d’Adèle).
6- The Killing of a Sacred Deer (La Mise à mort du cerf sacré) : Le Grec Yórgos Lánthimos ne fait pas les choses à moitié. Ses films déconcertent, déstabilisent, dérangent. Et il semble que ce nouvel opus ne fasse pas exception. Colin Farrell et Nicole Kidman jouent ici un couple avec enfants qui accueille un adolescent qui viendra férocement bouleverser leur petite vie embourgeoisée.
7- Sweet Virginia : En langage cinématographique, on parle ici d’un sleeper, soit d’un long métrage sorti de nulle part, suscitant une vive réaction positive dans tous les festivals où il a été présenté. Mettant en vedette l’excellent Jon Bernthal (The Punisher), Sweet Virginia raconte comment un tueur s’immisce dans la vie d’un propriétaire de motel. À classer dans la section des thrillers indépendants angoissants. Prions pour qu’il prenne l’affiche à Québec.
8- L’Amant double : François Ozon présente son offrande annuelle, une œuvre aussi tordue que certains de ses premiers films (Les Amants criminels, Gouttes d’eau sur pierre brûlante). Jérémie Rénier joue des jumeaux psychiatres, Marine Vacth, celle qui est déchirée entre ces deux hommes. Une réussite cinématographique située à mi-chemin entre les univers d’Hitchcock et de Cronenberg.
9- Crise RH (Corporate) : Thriller à la française qui démontre toute la froideur clinique de la gestion des ressources humaines dans les grandes entreprises. Céline Sallette et Lambert Wilson jouent leurs partitions à merveille. Un film nécessaire, dénonçant le manque d’humanisme en milieu du travail.
10- The Square : Assurément l’un des cinq meilleurs films de 2017. Après Force majeure, le cinéaste suédois Ruben Östlund nous revient avec un récit où les malaises s’accumulent et se déploient au cœur d’un musée d’art contemporain et de la haute bourgeoisie qui le fréquente. Il se dégage de cette production une critique sociale aussi réjouissante qu’acerbe.