C’est possiblement du jamais vu! Un acteur québécois se retrouve au générique de trois films à l’affiche simultanément. C’est le cas de Théodore Pellerin, jeune comédien âgé d’un peu plus de 20 ans que nous avons entrevu dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan et dans Les Démons de Philippe Lesage. En mars, Pellerin sera donc au générique de trois premiers longs métrages, celui de Jeanne Leblanc, Isla Blanca, celui de Sophie Dupuis, Chien de garde, et enfin celui de Samuel Matteau, Ailleurs, fiction tourné à Québec.
Joint au téléphone alors qu’il revenait tout juste de Los Angeles où il travaillait, voici ce que le comédien avait à dire sur la sortie de ces trois productions dont surtout Chien de garde qui vient de prendre l’affiche au Clap.
Éditions Le Clap : C’est pour le moins étonnant d’être à l’affiche de trois films québécois qui arrivent en salle en même temps?
Théodore Pellerin: Tout à fait. Évidemment, les films n’ont pas été tournés en même temps et je ne pouvais me douter de leurs dates de sortie. Ce qui fait qu’en ce moment, avec les tournées de promotion pour ces films, c’est un mois de retrouvailles pour moi. Ça me permet de revoir des gens avec qui j’ai aimé travailler.
ÉLC : Vous jouez tour à tour Émile dans Isla Blanca, un frère aigri mais très doux, Samu dans Ailleurs, un ados perdu, et Vincent, un grand slack hyperactif et imprévisible dans Chien de garde. Vous vous comptez chanceux qu’on vous propose des rôles aussi différents les uns des autres?
TP : Absolument. Ce que j’aime comme acteur, c’est d’explorer des univers différents. C’est nourrissant pour moi. Jeanne Leblanc, m’a proposé le rôle d’Émile après m’avoir fait travailler sur l’un de ses courts métrages. Samuel Matteau m’a choisi en audition pour jouer Samu et dans Chien de garde, étonnamment, j’auditionnais au départ pour le rôle de JP, le frère aîné. Mais je tenais aussi à m’essayer pour le rôle de Vincent. Sophie la réalisatrice et moi, on a vite constaté que ça fonctionnait, on voyait vraiment le personnage de la même façon.
ÉLC : Vincent est omniprésent dans Chien de garde. Il a une énergie qu’il canalise difficilement. Il en devient presque terrifiant.
TP : On a travaillé beaucoup là-dessus avant de tourner. On a improvisé et parlé de sa présence, de sa place au cœur de sa famille. Il ne fallait pas qu’on le perçoive uniquement comme un personnage qui terrorise tout le monde. Il fallait l’amener ailleurs. Vincent, c’est un grand petit garçon. Il aime profondément sa famille, mais il a grandi dans un climat de violence à cause de son oncle. Il est complexe et vulnérable à la fois.
ÉLC : Êtes-vous sorti épuisé d’avoir joué un tel rôle d’électron libre survitaminé?
TP : Non, car c’était tellement un beau tournage, de beaux personnages dans l’ensemble et de bons acteurs qui m’entouraient. Même si le rôle était demandant, j’en suis sorti totalement énergisé. C’est ce que j’aime le plus de mon métier.
Théodore garde aussi de beaux souvenirs du tournage à Québec du film Ailleurs, un conte urbain initiatique. Entouré d’une bandes de jeunes acteurs, il s’est amusé à arpenter les rues de la capitale, et ce, même s’ils ont eu à tourner en extérieur lors de plusieurs nuits froides qui coïncidaient avec l’arrivée de l’hiver. Ce film, il le voit comme une lettre d’amour offerte à la ville de Québec.
On reverra bientôt Théodore Pellerin dans plusieurs productions dont Genèse de Philippe Lesage, puis dans Boys Erased, aux côtés de Xavier Dolan et Nicole Kidman, et enfin dans la seconde saison de The OA, la série télé de Netflix qu’il tourne actuellement. En attendant, on peut le voir dans Isla Blanca et dans l’excellent Chien de garde de Sophie Dupuis dont voici plus bas la bande-annonce. Et dès le 16 mars, il sera à l’affiche d’Ailleurs de Samuel Matteau.