N’étant pas doté d’un grand budget de promotion, Indian Horse risque de passer un peu sous le radar. Pourtant, sa sortie en salle, le 13 avril, se doit d’être soulignée, car l’histoire touchante qui y est illustrée pourrait plaire à un très large public. Le réalisateur du film, Stephen S. Campanelli, est très fier de sa seconde réalisation, lui qui a grandi dans le quartier NDG de Montréal et qui poursuit depuis des années une belle carrière à Hollywood comme opérateur de caméra spécialisé en steady cam.
Le cinéaste ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme en parlant d’Indian Horse (Cheval indien en version française), appelé ainsi à cause du nom d’origine du personnage principal, rebaptisé Saul par les religieux qui l’élèveront contre son gré dans un pensionnant comme des milliers d’autres jeunes Amérindiens déracinés durant les années 50 et 60, au Canada. À la suggestion du producteur Roger Frappier, Campanelli est tombé sur le livre signé par Richard Wagamese relatant la vie de Saul. Il a été happé par le parcours de ce jeune Amérindien passionné de hockey et a aussitôt démontré fortement son intérêt pour en réaliser l’adaptation, et ce, même si cet univers social était très différent de son premier long métrage, Momentum, étant un film d’action.
La production du film ne fut cependant pas facile. Il fallait trouver les bons acteurs (autochtones) pour interpréter Saul à trois âges différents (lorsqu’il est enfant, adolescent et adulte). Le tournage, lui, impliquait des prises de vue dans de nombreux lieux extérieurs, en hiver dans le nord de l’Ontario, avec un froid qui atteignait souvent les moins 17 degrés selon le réalisateur. La mise en images des scènes de hockey représentait un autre défi. Il fallait rendre les séquences fluides et rythmées. Mais fort heureusement, l’ensemble est fort réussi, les acteurs jouant tous avec justesse et les parties de hockey étant rondement menées.
Stephen S. Campanelli ajoute que le propos de son film est des plus universels. Ce qui est arrivé aux enfants des Premières Nations durant cette époque au Canada s’est aussi produit ailleurs dans le monde, ce qui rend le film exportable. Le fait d’avoir Clint Eastwood comme producteur exécutif devrait aussi aider Indian Horse à être distribué à l’étranger, de préciser celui qui a été caméraman sur presque tous les films du légendaire réalisateur américain depuis vingt ans, son préféré demeurant jusqu’à ce jour Mystic River. Jusqu’ici, l’accueil fait à Indian Horse par les spectateurs d’origine autochtone est formidable, de conclure Campanelli qui affirme que ceux-ci ont été touchés par l’histoire et fiers de voir une vérité qui les concerne se retrouver au grand écran afin d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise.