Lors de la prochaine soirée du Gala Québec Cinéma qui récompensera avec ses prix Iris les meilleurs films québécois sortis lors des douze derniers mois ainsi que les artisans derrière ces productions, on rendra hommage au directeur photo Pierre Mignot. Cet hommage mérité doit être souligné, car trop souvent on tend à oublier le travail de ces hommes et de ces femmes derrières la caméra. Quand on met en lumière l’excellence d’une œuvre au cinéma, on parle avec raison des acteurs et actrices, du cinéaste, parfois du compositeur de la musique, mais rarement du directeur photo ou des autres spécialistes de plateaux comme les éclairagistes, les preneurs de son, les décorateurs et les maquilleurs.
Le fait de souligner le brio de Pierre Mignot tend à attirer notre attention sur l’un des métiers les plus importants du 7e art, celui qui sert à imager un film, à lui donner une signature visuelle. Pierre Mignot (50 ans de carrière, 130 productions signées) a travaillé avec de nombreux réalisateurs tels que Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y.), Denys Arcand et aussi Robert Lepage, Léa Pool et les défunts Robert Altman, Jean Beaudin et Gilles Carle. Tout récemment, Mignot travaillait avec Louis Bélanger pour son nouveau long métrage Vivre à cent à l’heure. Parmi les directeurs photo d’importance au Québec, citons les vétérans Michel Brault, Jean-Claude Labrecque, Guy Dufaux, Pierre Gill, Alain Dostie, Martin Leclerc, Robert Morin, Michel La Veaux et Yves Bélanger. Plus récemment, on a remarqué le travail formidable effectué par Sara Mishara, Nicolas Canniccioni, Jérôme Sabourin, André Turpin, Claudine Sauvé, Jessica Lee Gagné, François Gamache, Mathieu Laverdière et Nicolas Bolduc pour ne nommer qu’eux. Bref, c’est une fort belle initiative du milieu que de rendre hommage au talent d’un directeur photo très talentueux. Le gala sera télédiffusé à Radio-Canada le 2 juin prochain.
Toujours dans le domaine du cinéma québécois, le calendrier des sorties de films fait encore jaser. Ce printemps, les mois de mai et juin sont presque entièrement dépourvus de longs métrages québécois de fiction. La seule exception, La Femme de mon frère réalisé par l’actrice Monia Chokri. Pourtant, près de 40 productions locales sortent dans le courant de l’année. La question qui se pose : pourquoi se priver de cette période de l’année et sortir la majorité de nos fictions en février et mars puis en octobre et novembre. Cette année, quatre titres sont annoncés en juillet et août, ce qui est déjà mieux qu’au printemps. Les sorties prévues sont celles de Menteur, Cuba Merci Gracias, Fabuleuses et Jeune Juliette.
L’action reprendra en force à l’automne avec l’arrivée des festivals et des sorties prévues chaque semaine en octobre et novembre, créant une congestion inévitable et donnant l’impression que nos films se cannibalisent entre eux. Quand on scrute les raisons possibles qui poussent les distributeurs à créer un tel débalancement au calendrier, on cite la promotion entourant la sortie des blockbusters américains, l’attention portée aux films présentés à Cannes et les visées d’être sélectionné dans un festival d’importance comme Venise, Toronto, Telluride et le FNC. Avec le printemps pluvieux que nous connaissons, je crois qu’un film d’ici aurait très bien pu se faire une place dans nos salles. Mai devrait être un mois phare pour le cinéma d’ici et donner le ton à ceux qui veulent se mette autre chose sous la dent qu’un xième film de superhéros. Il y a une clientèle pour ça, il faudrait s’en préoccuper?
FABULEUSES bande-annonce from Go Films on Vimeo.