Disons-le d’entrée de jeu, faire la liste des meilleurs films de l’année est un exercice éminemment personnel et subjectif. On est évidemment influencé par la rumeur générale, les buzz autour de certains titres et les palmarès de sites et de médias spécialisés qui se livrent au même genre de travail. Précisons aussi que les règles adoptées ici pour établir « ma liste » de 2019 sont forgées obligatoirement sur une sortie en salle commerciale de longs métrages sur le territoire du Québec. Évidemment, impossible de tout voir alors que 400 films prennent l’affiche au Québec chaque année. Donc, je tiens aussi à souligner qu’au moment d’écrire ce texte, il me reste à voir certains titres qui me font toujours saliver : Waves, Ford v. Ferrari, Jojo Rabbit, A Hidden Life (à Québec en janvier). Sur ce, voici mes coups de cœur de l’année 2019.
1- MARRIAGE STORY (L’Histoire d’un mariage) : Sorti en salle discrètement à Montréal puis sur Netflix, ce drame de Noah Baumbach nous offre la plus belle performance d’acteurs de l’année (Adam Driver, Scarlett Johansson, Laura Dern, Ray Liotta, Alan Alda). La mise en scène est simple et efficace, les dialogues brillants, les émotions sont au rendez-vous.
2- BORDER : Ce drame fantastique danois qui est sorti à Québec en janvier dernier est l’un des films les plus singuliers et dérangeant des dix dernières années. Il était en nomination aux Oscars d’ailleurs pour les meilleurs maquillages. Un film qui nous reste en mémoire longtemps.
3- PARASITE : Ce film sud-coréen est un mélange des genres assez unique. Sa mise en scène est glorieuse et inventive et place fort bien sur l’échiquier mondial des meilleurs cinéastes actuels son réalisateur Bong Joon-ho.
4- JOKER : Un film qui fait l’effet d’une claque au visage et une performance d’acteur inoubliable, celle d’un Joaquin Phoenix habité par la grâce.
5- CAPHARNAÜM : Nadine Labaki a réalisé un film bouleversant racontant comment deux jeunes enfants font pour survivre au milieu de Beyrouth.
6- THE LIGHTHOUSE (Le Phare) : Robert Pattinson et Willem Dafoe sont renversants en chiens des mers plongés dans un cauchemar sans fin. Ce film de Robert Eggers, tourné en noir et blanc et au mixage sonore sublime, nous offre la plus belle direction artistique de 2019.
7- BOMBSHELL (Scandale) : Ce film est réalisé de façon très habile par Jay Roach et son histoire basée sur les cas d’harcèlements chez Fox News est essentielle pour aider à faire changer les choses. Mais surtout, ce drame est porté par des actrices formidables, Charlize Theron, Nicole Kidman et Margot Robbie. Et c’est sans oublier l’excellent John Lightgow qui, dans le rôle du répugnant Roger Ailes, est détestable à souhait.
8- LETO (L’Été) : Un magnifique drame biographique et musical ancrée dans les années 80 en Russie, mettant en scène un triangle amoureux impliquant deux musiciens fous de rock dans un Leningrad sur le point de vivre la perestroïka.
9- LUCE : Un drame américain passé en coup de vent, mais porté par des acteurs formidables (Kelvin Harrison Jr., Octavia Spencer, Tim Roth, Naomi Watts) et une intrigue brillante et captivante. À découvrir !
10- ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD (Il était une fois à Hollywood) : Malgré quelques longueurs et quelques tics cinématographiques, Tarantino prouve encore une fois, avec ce nouveau long métrage, à quel point il est un prince du septième art.
Terminons du côté du cinéma québécois. 2019 a franchement été bonne et très fructueuse puisque environ 45 longs métrages de fiction et 38 longs métrages documentaires ont pris l’affiche durant l’année dans nos salles. C’est énorme! Les films qui m’ont le plus marqué en 2019 parmi tous ceux-là (et qui se seraient tous glissés dans un top 20) sont Genèse de Philippe Lesage, Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles, Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay, Antigone de Sophie Deraspe et le documentaire Des histoires inventées de Jean-Marc E. Roy.
Maintenant, place à 2020!
BOMBSHELL traite de Roger Ailes comme la série THE LOUDEST VOICE. Idem pour TRUST et ALL THE MONEY IN THE WORLD à propos du kidnapping de John Paul Getty III. Deux œuvres sur le même sujet qui sortent la même année et presque en même temps. Particulier, ce phénomène? De plus en plus courant.
Belle constatation !