Dans le calendrier annuel des sorties en salle, certains mois sont considérés comme plus intéressants que d’autres. Stratégiquement parlant, les distributeurs de films reluquent les mois de mai, juin, juillet, novembre et décembre pour lancer des œuvres rassembleuses, » oscarisables » et suscitant de grandes attentes. Le mois d’août, lui, a longtemps été mis dans l’équipe des parents pauvres. Est-ce encore le cas aujourd’hui alors que se retrouvent sur nos écrans ce mois-ci 1987, l’un des films québécois les plus divertissants de l’année et Magic in the Moonlight, le « Woody Allen nouveau », drôle, léger et ensoleillé ?
Si le mois d’août est encore perçu comme un poids plume dans l’agenda de sorties en sol nord-américain, c’est surtout la faute de nos voisins du Sud qui profitent de cette période pour se débarrasser des comédies bancales et des films relevant du cinéma de genre qui traînent dans leur catalogue depuis quelques mois.
Au Québec, la donne de la distribution est légèrement différente. La preuve, la sortie prochaine d’Yves Saint Laurent, œuvre à la direction artistique éblouissante réalisée par Jalil Lespert, celle du très beau et très instructif documentaire Bidonville : architectures de la ville future et aussi celle, à la fin du mois, de Tu dors Nicole, plus récent film de Stéphane Lafleur qu’il ne faut surtout pas rater. Son troisième opus, après Continental, un film sans fusil et En terrains connus, est une sorte d’ovni carburant à l’humour absurde et abordant le quotidien estival plutôt morose d’une adolescente. Avec son allure intemporelle, tourné en noir et blanc, Tu dors Nicole s’avère une création aussi intelligente que singulière.
Bref, c’est sur ces quelques recommandations de sorties que je vous souhaite une fin de saison remplie de découvertes au grand écran. On se donne rendez-vous dans deux semaines alors qu’il sera temps de jeter un œil sur l’automne et les quelque 100 longs métrages qui prendront l’affiche au cours des quatre prochains mois. Ciao!