Comme à chaque année depuis l’existence de ce blogue, je vous présente mes coups de coeur du côté des longs métrages. Faire un top 10 des meilleurs films, c’est aussi établir des règles d’éligibilité afin de rendre le tout le plus clair possible. Les films sont choisis cette année parmi ceux sortis en 2021 dans les cinémas québécois. Je me dois donc d’exclure les longs métrages présentés en festivals ou déjà sorti dans les pays où ils ont été réalisés et les films offerts directement en ligne. Bref, voici mes coups de coeur de 2021 en espérant que nous trouverons là un terrain d’entente ou que ces titres piqueront votre curiosité et que vous serez tenté de les visionner dans les prochaines semaines.
P.-S. : Le site ouvoir.ca vous aidera à vérifier la disponibilité des titres en salle ou en ligne.
1- Titane : Véritable hommage au cinéma de David Cronenberg, ce deuxième long métrage de la Française Julia Ducournau (Grave) questionne, remue, perturbe et fascine ceux qui le visionnent. On aime ou pas, mais dans les rôles principaux, Agathe Rousselle et Vincent Lindon se donnent corps et âme devant la caméra.
2- Martin Eden : Ce long métrage d’une grande beauté est ma plus grande surprise de l’année. Ces images d’autrefois insérées dans le récit, cette Italie plus belle que jamais et ces personnages qui semblent sortir de photos d’époque charment à coup sûr. Une adaptation touchante et poétique du roman de Jack London par Pietro Marcello.
3- Lamb : Dépaysant et déstabilisant, ce sont les deux mots qui résument le mieux ce film islandais mettant en vedette Noomi Rapace. Un couple, éleveur de moutons, doit s’occuper d’un agnelet orphelin. L’arrivée du déluré frangin et l’étrange menace qui plane sur la vallée auront tôt fait d’obscurcir le paisible quotidien du couple.
4- Stillwater : Selon moi, Matt Damon trouve dans ce drame son plus beau rôle en carrière. Il y joue un père qui tente de faire innocenter sa fille emprisonnée à Marseille. Un film humaniste sur le clash culturel profond qui oppose l’Europe aux États-Unis.
5- Nomadland : Rien à ajouter sur Nomadland sorti au début de 2021. Une oeuvre aux images stupéfiantes dépeignant l’Amérique profonde, un film réalisé avec subtilité par Chloé Zhao, avec en son coeur la toujours excellente Frances McDormand.
6- Boîte noire : Le meilleur suspense de l’année vient de France. On y suit l’investigation minutieuse qui fait suite à un accident d’avion. On pense à The Conversation et à Blow Up tellement ce film nous démontre par l’ouïe tout le travail obsessionnel d’enquête du personnage principal joué habilement par Pierre Niney.
7- Mandibules : La meilleure comédie de l’année vient-elle de France? Oui, si on aime le burlesque, l’absurde, l’humour potache provenant du champ gauche et qui émerge de la série Z sans pudeur. Le récit relate les efforts d’un tandem de perdants tentant de domestiquer une mouche géante. Adèle Exarchopoulos y crie sans arrêt. On l’écoute et on rigole ou on pèse sur mute.
8- Dune : Denis Villeneuve a réalisé l’un des meilleurs, sinon le meilleur film de science-fiction du XXIe siècle (jusqu’ici du moins). Le pari était grand et même les amateurs des romans ont généralement été charmés par son adaptation.
9- Flee : Un film d’animation danois, tourné en plusieurs langues, mi-documentaire, mi-fiction, qui nous raconte l’histoire touchante d’un jeune exilé afghan homosexuel. À voir.
10- Promising Young Woman : Un film hybride. Par moments drôle, frôlant l’horreur, devenant un film de vengeance, mais aussi teinté de romantisme. Mais étrangement, ça fonctionne surtout grâce au scénario qui surprend et au talent de Carey Mulligan, l’une des meilleures actrices de sa génération.
Et comme épilogue, voici quelques mentions de films qui m’ont aussi marqué en 2021 :
1- Sin La Habana : Hélas passé un peu inaperçu, ce drame est mon film québécois de l’année. Bien scénarisé, bien interprété, bien réalisé.
2- The Velvet Underground : Oui, il y a eu la série documentaire sur les Beatles mais ce documentaire de deux heures sur le groupe mené par John Cale et Lou Reed est assez intense. À l’image de leur musique finalement. Bravo Todd Haynes ! Documentaire lancé sur la plateforme Apple TV.
3- The Killing of Two Lovers : Le plus beau petit film indépendant américain de l’année. Une histoire de séparation d’un couple avec enfants. Une oeuvre âpre, aride mais aussi très touchante. Sorti en salles aux États-Unis, inédit au Québec.
4- Médecin de nuit : Le meilleur long métrage français de l’année donnant le meilleur rôle en carrière à Vincent Macaigne qui joue un médecin visitant ses clients, la nuit, en voiture, à travers Paris. Une sorte de Taxi Driver sous médication. Sorti en ligne au Québec.
5- Carne y Arena : Alejandro González Inárritu avait présenté ce court métrage tourné en réalité virtuelle au Festival de Cannes et L’Arsenal, à Montréal, a eu le bonheur de le diffuser durant quelques semaines en 2021. Une oeuvre qui frappe fort en présentant le destin des migrants latino-américains à la frontière du Mexique et des États-Unis. L’expression « oeuvre immersive » pour ce court métrage n’a jamais été aussi juste.