Palmarès 2013

C’est la fin de l’année et, tradition oblige, c’est le moment de faire le bilan cinématographique de 2013. Donc, pour finir 2013 en beauté, c’est avec plaisir que je vous fais part de mes coups de cœur tout en vous invitant à me faire part des vôtres.

Tout d’abord, voici ma vision des choses. Mon palmarès 2013 est établi en fonction des longs métrages de fiction qui ont pris l’affiche en salle commerciale au Québec du 1er janvier au 31 décembre 2013. Donc, j’exclus les films uniquement présentés dans les différents festivals, ceux sortis directement en DVD ainsi que les documentaires et les courts métrages. Je pige dans les quelque 300 films que j’ai vus en 2013 tout en vous avouant que je suis passé à côté (pour l’instant) de quelques incontournables (dont Blue Jasmine et Philomena) et que je n’ai pas encore vu le très prometteur The Wolf of Wall Street de Scorsese. Je ne pige pas parmi les meilleurs au sens large ou au sens critique, je pige parmi ceux qui me rejoignent dans mes goûts personnels de passionné de cinéma.

Voici dans l’ordre mes dix films préférés de 2013 avec, entre parenthèses, le nom du réalisateur et le pays d’origine :

Submarino (Thomas Vinterberg, Danemark)

La Vie d’Adèle, chapitres 1 & 2 (Abdellatif Kechiche, France)

Cherchez Hortense (Pascal Bonitzer, France)

Mud (Jeff Nichols, États-Unis)

L’Inconnu du lac (Alain Guiraudie, France)

Before Midnight (Richard Linklater, États-Unis)

12 Years a Slave (Steve McQueen, États-Unis et Grande-Bretagne)

Gabrielle (Louise Archambault, Canada)

Dans la maison (François Ozon, France)

Dallas Buyers Club (Jean-Marc Vallée, États-Unis)

J’aurais pu continuer et nommer les Gravity, A Hijacking, Inside Llewyn Davis et autres car, en tout, c’est plus de 75 films qui ont fait mon bonheur de cinéphile en 2013. Cela dit, je m’en voudrais de ne pas souligner cinq coups de cœur hors concours : Combat Girl (film allemand sorti ici directement en DVD), Bydlo (court métrage de Patrick Bouchard) et les documentaires The Act of Killing, Tomi Ungerer – l’esprit frappeur et Les Ailes de Johnny May.

Tout en gardant en tête qu’une belle année ne se résume pas qu’en entrées au guichet, est-ce que 2013 a été une bonne année pour le cinéma en général? Difficile de répondre, d’une année à l’autre, certains titres se démarquent toujours des autres. On peut peut-être affirmer que les chefs-d’œuvre ont été rares, que les films remarquables ont été peu nombreux. Mais du reste, je constate personnellement que les œuvres intéressantes sorties ces douze derniers mois (au Québec et ailleurs) sont nombreuses et des plus diversifiées. Bref, il y a lieu d’être positif.

On se retrouve donc en 2014 avec un aperçu de la rentrée. D’ici là, n’hésitez pas à me faire part de vos listes personnelles de vos meilleurs films de 2013.

Joyeuses fêtes! Je vous souhaite une avalanche de bons films pour l’année qui vient!

Ces films à ne pas oublier!

Pour un texte qui paraîtra dans le prochain magazine du Clap, en kiosque début janvier, j’ai eu la chance de m’entretenir au téléphone avec Claude Fournier, cinéaste, mais aussi codirecteur du projet Éléphant.

Le service d’Éléphant est offert présentement au Québec sur Illico de Vidéotron et au Canada anglais sur iTunes. Deux cents longs métrages de fiction québécois (sur les quelque 1 200 réalisés dans l’histoire du cinéma québécois) sont disponibles via ces plates-formes en VSD (vidéo sur demande). Ces films ont tous été restaurés, numérisés et entièrement financés par Québecor dans le cadre de ce projet assez unique dans le monde.

À la suite de mon entretien de 30 minutes avec M. Fournier, j’aurais pu écrire un texte de quinze pages tellement ce verbomoteur passionné en avait long à dire sur Éléphant et sur le cinéma en général. Tout en me vantant les mérites du nouveau livre de l’anthropologue Serge Bouchard (Les Images que nous sommes – 60 ans de cinéma québécois), Claude Fournier relatait de nombreuses anecdotes sur les restaurations difficiles, coûteuses mais ô combien essentielles de films comme Les Plouffe et Kamouraska. Le boulot est titanesque et relève du travail d’orfèvre. L’aventure lui a permis à lui aussi de redécouvrir la beauté de certaines œuvres oubliées.

Réalisateur de Deux femmes en or et de Bonheur d’occasion, Claude Fournier ne se défile pas quand on lui demande si certains longs métrages des années 70 qui font sourire pour de bonnes ou de mauvaises raisons, comme Après-ski avec Céline Lomez, seront numérisés eux aussi? Le cinéaste répond ainsi avec humour que certains titres sont, disons-le, moins prioritaires que d’autres à restaurer…

D’ici la parution de mon texte résumant bien l’essor d’Éléphant, j’ose vous poser la question : et vous, quels films québécois oubliés, introuvables et marquants, tirés de notre cinéma, avez-vous envie de revoir?

Trop de films au Québec?

Le 20 décembre prochain sortira le tout dernier film québécois à prendre l’affiche en 2013, Ressac, réalisé par Pascale Ferland. Au total, cette année, uniquement pour les longs métrages de fiction, ce sont 35 films québécois qui auront pris l’affiche dans nos cinémas. 35 films, c’est d’ailleurs la moyenne du nombre total de nos productions annuelles, et ce, depuis environ quinze ans. La question qui se pose : est-ce trop, compte tenu de notre population et compte tenu des résultats parfois décevants au box-office pour l’ensemble de la cinématographie québécoise?

Jusqu’à la fin des années 90, environ une douzaine de longs métrages de fiction étaient produits au Québec par année. Ce nombre a explosé par la suite, surpassant ou égalant celui de cinématographies nationales comme celles de l’Allemagne, de l’Italie ou de l’Angleterre dont les bassins de population sont pourtant beaucoup plus grands. Certes, la production de 35 films par année fait en sorte de développer le talent de nos jeunes réalisateurs, de diversifier les thèmes abordés au grand écran, et permet à nos films d’être vus à travers bon nombre de festivals internationaux. La réputation à l’international du cinéma québécois commence à être enviable.

Mais  est-ce que « trop, c’est comme pas assez »? Cet automne, un nouveau film québécois sortait sur nos écrans chaque semaine. Certains croient qu’ainsi on se cannibalise en raison d’une offre beaucoup trop grande pour le nombre de cinéphiles intéressés à nos œuvres. Plusieurs réalisateurs pensent la même chose sans le dire publiquement. Le cinéaste Alain Chartrand, qui nous a offert La Maison du pêcheur, en septembre dernier, avoue sans pudeur qu’on produit trop de films; or, lui-même a de la difficulté à tourner régulièrement (son avant-dernier film de fiction remontait à Ding et Dong le film, en 1990).

Si la question se pose, elle ne sera pas étudiée de sitôt, car elle revient à aborder la délicate question de la rentabilité : un art doit-il être rentable pour exister? Sûrement pas, à mon avis. Mais le circuit des salles au Québec peine à soutenir la sortie d’autant de films, certains ne sortant qu’à Montréal, d’autres ne restant à l’affiche que deux semaines, empêchant l’effet souvent positif du bouche à oreille de faire son œuvre. Ainsi, sur les 35 films ayant pris l’affiche en 2013, les gros succès en salle ont été peu nombreux. Heureusement, la majorité des observateurs estiment que la qualité, elle, était bel et bien au rendez-vous cette année. D’ailleurs, je reviendrai sur mes coups de cœur dans un prochain billet ainsi que sur ce que nous réserve l’année 2014 pour les films d’ici et d’ailleurs : la prochaine rentrée semblant très, mais très prometteuse!

Sortir du grand centre!

Début décembre, trois longs métrages de fiction tournés majoritairement dans la région de Québec prennent l’affiche en salle : L’Effet, réalisé par Jocelyn Langlois, Diego Star du cinéaste Frédérick Pelletier et Il était une fois les Boys, du réalisateur-producteur Richard Goudreau.

S’il faut saluer ce fait, il faut aussi ajouter que les films tournés dans la capitale sont rares. Bernard Émond et Marc Fafard ont bien posé leurs caméras ici pour leurs derniers films (Tout ce que tu possèdes, Dragons), mais la grande majorité des tournages se déroule depuis longtemps à Montréal en raison des coûts de production moindres, de la disponibilité de la main-d’œuvre spécialisée et de la présence là-bas de réalisateurs, scénaristes et boîtes de production bien en vue par les bailleurs de fonds du provincial et du fédéral.

Saluons donc l’arrivée en salle de ces trois films dans lesquels vous reconnaîtrez les paysages de la région puisqu’ils sont au cœur de leurs récits. L’Effet, produit par Ciné-Scène pour un peu moins d’un million de dollars, se distingue par son originalité. Il s’agit d’un film d’anticipation tablant sur une fin du monde annoncée par l’entremise d’une panne énergétique généralisée et tourné comme un road movie intimiste. Diego Star, de son côté, s’intéresse à la vie sur un cargo et, surtout, à la rencontre inopinée entre un marin africain et une Lévisienne, le tout filmé en plein hiver au chantier Davie. Enfin, pour le cinquième volet des aventures des Boys, nous avons droit à un antépisode se déroulant en 1967 et gravitant autour de l’origine de la forte amitié liant les différents personnages de la série de films. Si ce nouveau volet a été tourné ici plutôt qu’à Montréal, c’est tout simplement qu’on voulait s’assurer d’avoir des paysages enneigés lors des scènes extérieures d’hiver.

On espère évidemment que tous ces films feront boule de neige, sans mauvais jeu de mots. Une chose est sûre : si on fait le bilan des films québécois sortis en salle en 2013, bon nombre d’entre eux furent tournés à l’extérieur de Montréal. Citons, par exemple, Le Démantèlement, tourné au Lac-Saint-Jean, La Maison du pêcheur, Ressac et Une jeune fille, tous réalisés en Gaspésie, et plusieurs autres comme Lac Mystère et Les 4 soldats qui ne montraient pas le pont Champlain en toile de fond. Est-ce une tendance? Rien n’est moins sûr! Mais on ne peut que se réjouir de ce constat qui nous permet de sortir de la métropole et d’aller à la rencontre d’autres réalités québécoises.

 

De l’effet Villeneuve à l’effet Vallée!

Voir un film en salle, c’est comme aller au théâtre. Quand l’œuvre est marquante, poignante, on en ressort les jambes un peu molles avec l’esprit qui cogite. On se remémore le film, la pièce, en repensant aux comédiens qui nous ont transportés durant près de deux heures. Quand, de plus, l’œuvre fait réfléchir, c’est dire à quel point le pari est gagné! C’est assurément le cas pour le plus récent film de Jean-Marc Vallée, Dallas Buyers Club, qui débarque enfin sur nos écrans avec un propos aussi touchant que la performance des comédiens paraît remarquable.

Doté d’un budget famélique pour une production américaine (moins de 6 millions de dollars), Dallas Buyers Club a l’air de tout sauf d’un téléfilm tourné à la va-vite! Autant Matthew McConaughey, dans le rôle principal, que Jared Leto, dans un second rôle, devraient se retrouver en nomination aux Oscars. Les deux acteurs, transformés et amaigris, jouent deux sidéens faisant la contrebande de médicaments à la fin des années 80, au Texas. Ces médicaments non approuvés à cette époque par la FDA, aux États-Unis, permettaient de prolonger la vie des personnes atteintes du VIH. Dans le film, cette injustice crève le cœur mais, fort heureusement, elle est traitée sans aucune dose de misérabilisme par le cinéaste qui a pu miser sur le jeu énergique du tandem formé par McConaughey et Leto pour éviter cet écueil.

Bien qu’ayant peu en commun avec ses œuvres précédentes (C.R.A.Z.Y. ou Café de Flore), Dallas Buyers Club pourrait valoir à Jean-Marc Vallée l’occasion de se faire un nom chez nos voisins du Sud au même titre que Denis Villeneuve, qui, avec Prisoners, se dirige vraisemblablement vers les Oscars. La qualité de ces deux longs métrages réalisés par des Québécois est indéniable et fait en sorte qu’ils se démarquent aisément cette année des productions populaires du cinéma américain. Ce fait permet aussi d’oublier, l’espace d’un instant, les échecs en sol américain de cinéastes étrangers qui peinent à rester fidèles à eux-mêmes dans une industrie qui n’a rien à faire de la vision d’un auteur.

Dallas Buyers Club offre aussi la possibilité de constater à quel point un comédien peut voir sa carrière changer du tout au tout. Matthew McConaughey a longtemps joué les bellâtres d’occasion au grand écran. Mais en 2013, ses performances dans le film de Vallée, dans Mud de Jeff Nichols et bientôt dans The Wolf of Wall Street de Scorsese et dans Interstellar de Christopher Nolan (sortie prévue en 2014) feront de lui un acteur à prendre très au sérieux et dont on suivra dorénavant la carrière d’un autre œil.

Les films d’animation du nord au sud

Du 21 au 24 novembre prochains, Le Clap présentera la 12e édition des Sommets du cinéma d’animation avec comme film d’ouverture The Congress d’Ari Folman, aussi réalisateur de Valse avec Bashir. Un événement incontournable pour ceux qui aiment les dessins animés et les films d’animation sous toutes leurs formes.

Le marché du film d’animation a beaucoup évolué ces dernières années et propose, à l’image de la BD, des œuvres qui ne s’adressent plus uniquement qu’aux enfants. Pensons à Persepolis ou La Tête en l’air, deux adaptations de bandes dessinées pour adultes sorties récemment.

Au Québec, le cinéma d’animation se résume surtout aux productions de courts métrages de haute qualité de l’ONF, mais profite aussi de la créativité des artisans des Productions 10e Avenue (situé à Saint-Augustin). La boîte se fait graduellement un nom à l’international grâce à La Légende de Sarila, film retenu dans la liste préliminaire des finalistes aux Oscars 2014 pour les films d’animation, et Le Coq de St-Victor dont la sortie est prévue pour le 21 février 2014.

Le marché mondial de l’animation est évidemment largement dominé par les productions américaines dotées de budgets pharaoniques (Pixar-Disney-DreamWorks). D’ailleurs, dix des dix-neuf films finalistes dans cette catégorie aux Oscars sont d’origine états-unienne. Or, il faut néanmoins observer la constante vitalité des productions étrangères dans ce domaine : les Japonais (menés par les réalisations de Miyazaki comme Princesse Mononoké), les Français (Ernest et Célestine, Couleur de peau : miel), les Tchèques et les Britanniques (experts dans l’art du stop motion, image par image) et les Espagnols (La Tête en l’air, Chico et Rita).

Mais oh! surprise, la nouvelle tangente en cinéma d’animation pourrait bien venir de l’Amérique du Sud et de son marché intérieur de près de 400 millions d’habitants. Pour ce faire, citons en exemple deux titres qui se démarquent actuellement et qui démontrent que le Brésil et l’Argentine veulent aussi leur part du gâteau.

Foosball

Réalisé par l’Argentin Juan José Campanella, cinéaste qui nous avait offert, en 2009, Dans ses yeux (Oscar du meilleur film étranger), Foosball, aussi titré Metegol s’intéresse aux aléas d’une équipe de personnages de baby-foot en utilisant la technologie 3D pour donner plus de relief aux scènes d’action. Le long métrage s’est classé au premier rang du box-office en Argentine cette année devant Monsters University et Despicable Me 2, deux autres films d’animation. Hormis son étonnant succès en salle, Foosball, doté d’un budget de 22 millions, a comme particularité d’être à ce jour le long métrage le plus coûteux de l’histoire du cinéma argentin.

Rio 2096: A Story of Love and Fury

Réalisé par Luiz Bolognesi, Rio 2096 est un film brésilien qui, à travers la vie de son personnage principal, nous raconte l’histoire du Brésil sur une période de 600 ans. Le long métrage s’est récemment distingué en remportant le premier prix au Festival du film d’animation d’Annecy, en France, en plus de connaître lui aussi un énorme succès dans son pays.

Ces deux oeuvres, qui on l’espère sortiront ici au cours des prochains mois, témoignent d’une vitalité nouvelle, qui, avec le travail acharné provenant des Productions 10e Avenue, permettent de donner une couleur nouvelle aux  films d’animation afin de bousculer l’outrageux monopole de Disney.

Liste des dix-neuf films inscrits dans la course pour le prix du meilleur film d’animation aux Oscars 2014. Le 16 janvier, cinq films parmi eux seront choisis comme finalistes pour la soirée de gala du 2 mars. http://www.cartoonbrew.com/awards/breaking-19-animated-features-qualify-for-oscar-contention-90681.html

Programmation de la 12e édition des Sommets du cinéma d’animation de Québec
http://www.antitube.ca/fr/programme/440/

Bande-annonce du film The Congress

www.youtube.com/watch?v=QHBl43lMJY0

Bande-annonce du film Foosball

www.youtube.com/watch?v=aymhLsyy3TY

Bande-annonce du film Rio 2096: A Story 0f Love and Fury

www.youtube.com/watch?v=Qd3q9fN_JL4

Un agenda, quel agenda?

Lorsque j’ai commencé à fréquenter Le Clap, au début des années 90, j’attendais avec impatience chaque parution du magazine afin de concocter mon agenda personnel de films à ne pas manquer pour les semaines à venir.

Aujourd’hui, la parution du magazine a encore son importance, une grande importance afin d’en savoir plus sur les films qui prendront l’affiche prochainement. Mais, pour ce qui est de connaître la date exacte de la sortie d’un film, ça, c’est une autre histoire. D’ailleurs, l’horaire quotidien des projections n’apparaît plus dans le magazine comme vous l’aurez remarqué.

Il faut savoir que les programmateurs s’arrachent les cheveux pour établir un calendrier de sorties qui tiendra la route, et ce, depuis au moins deux ou trois ans, car les changements de dates et les moult reports font maintenant partie de leur quotidien.

Cet automne ne fait pas exception. Les exemples de sorties repoussées sont nombreux : Tom à la ferme de Xavier Dolan (trop occupé à tourner son prochain film Mommy),  Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée (le film sortira à Québec trois semaines après Montréal), Grace avec Nicole Kidman (reporté au printemps 2014). Même les films américains n’y échappent pas :  Jack Ryan et The Monuments Men reportés au début de la prochaine année et The Wolf of Wall Street qui sortira à Noël puisque encore en montage.

Le pire, c’est qu’il est extrêmement difficile de prévoir les reports ou encore de les justifier. Les distributeurs québécois et américains tentent du mieux qu’ils le peuvent de lancer leur film à un moment où la compétition sera moins féroce et d’agencer la sortie pour l’ensemble du territoire nord-américain. Mais quand 400 films prennent l’affiche au Québec annuellement, l’exercice devient très difficile à réaliser. Pourtant, est-ce que ces stratégies déterminent réellement le succès ou non d’un long métrage dont la vie en salle semble de plus en plus courte? La question se pose! Surtout quand de multiples reports font en sorte que le film finira par sortir uniquement en DVD comme ce fut le cas pour Passion, la plus récente oeuvre de Brian De Palma.

Bref, le travail d’un programmateur de cinéma n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui, car il apprend souvent à la toute dernière minute que la sortie d’un long métrage est décalée. La situation est frustrante certes, mais finalement, et fort heureusement, c’est quand même en moyenne cinq nouveautés qui prennent l’affiche au Clap semaine après semaine. Pour les boulimiques de cinéma, le régime n’est pas pour demain! Et c’est tant mieux.

Coup d’envoi

Voilà, le blogue du Cinéma Le Clap est lancé avec ce premier texte servant d’introduction générale.

Pourquoi un autre blogue, me direz-vous? Il y en a tant! Assurément parce que la somme d’informations que nous allons chercher quotidiennement sur le Web ne cesse d’augmenter. Que pour un très grand nombre de cinéphiles, nos lectures sur Internet font maintenant partie de notre routine quotidienne.

Récemment, certains blogueurs s’inquiétaient d’être moins lus à cause de la popularité des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook. Pourtant, force est d’admettre que ces mêmes réseaux sociaux participent amplement à rendre plus visibles de nombreux blogues et à attirer l’attention de milliers de personnes vers des sites d’information et d’échanges, sites portant aussi sur l’actualité culturelle et cinématographique qui se prêtent au débat comme les blogues.

Le septième art profite beaucoup du Web. La mise en marché de nombreux longs métrages passe dorénavant par la mise en ligne des bandes annonces, teasers, tirages, entrevues et primeurs concernant un film sur le point de prendre l’affiche. Et c’est en lançant ce blogue que Le Clap entend fidéliser davantage sa clientèle, bonifier son magazine papier, son site Internet, vous tenir informés des sorties à venir, lancer des discussions autour de la création de films, de l’avenir même du cinéma, motivé par la passion qui maintient en vie cette forme d’art.

C’est avec beaucoup de fierté que j’ai accepté ce poste de blogueur pour Le Clap. L’organisation me connaît bien et sait que le cinéma représente beaucoup pour moi. Je couvre comme journaliste la sortie des films à Québec depuis près de 20 ans. Je vois, pour mon plaisir et mon travail, quelque 300 films (en salle, en DVD, à la télé) par année et je ne me lasse jamais. J’espère donc, au fil des sujets que j’aborderai dans mes textes sur ce blogue (à raison d’un ou deux par semaine), vous apprendre des choses, vous rappeler des souvenirs de films du passé ou vous faire découvrir les films du futur, et ce, sans autre prétention que d’informer, d’échanger et de se faire plaisir.

Il est à noter que ce blogue n’est en rien un site publicitaire visant à magnifier tous les films qui prendront l’affiche dans l’une des salles du Clap. Oh que non! On me laisse toute la latitude requise pour aller là où l’intérêt se trouve. L’important comme disait un célèbre animateur radio de Québec, « c’est de ne pas être plate »!

En espérant vous voir visiter ce blogue, que mes textes soient lus, partagés et même débattus si le cœur vous en dit.

Cordialement!

Pierre Blais
Blogueur du Clap, passionné de cinéma!